La relation à pieds : en pratique.
(réédition d'un ancien article)
Les bonnes habitudes à l'abord
Même si j'ai déjà parlé de l'approche du cheval dans un article précédant, je redonne ici quelques conseils.
Je pars du principe ici que le cheval ne présente aucune difficulté d'approche : il ne fuit pas, vous regarde paisiblement, ne présente pas de comportement d'intimidation etc... Les manifestations de crainte (fuite) nécessitent un travail approprié (notamment à base d'approche et retrait), beaucoup de calme, surtout ne pas poursuivre le cheval ou chercher à le coincer dans un coin, car cela le confirmerait dans sa crainte. L'abord d'un cheval agressif peut s'avérer très dangereux et nécessite un réel savoir faire ! En présence d'un tel équidé, il faut, en premier lieu se mettre en sécurité ce qui consiste la plupart du temps à le chasser (puis à sortir du pré sans le quitter des yeux puis de faire appel à un professionnel ;-) )
On s'approche du cheval tranquillement, sans précipitation mais sans hésitation non plus et on s'assure qu'il a bien conscience de notre approche. On l'aborde plutôt de trois-quart face que trop devant ou trop sur le côté. On peut marquer un arrêt aux environs des deux mètres pour lui parler. Le contournement de la bulle (pour arriver dans la zone d'approche) se fait à environ deux mètres si il est nécessaire (suivant les positions relative de l'humain et du cheval).
On établit un contact olfactif (en lui faisant sentir notre main par exemple). Il est de bon aloi de faire une ou deux caresses (sous forme de massage, pas les grandes tapes brutales et claquantes qui, en réalité, lui sont désagréables !)
En mettant le licol, on évite de lui coincer les naseaux, de lui toucher les yeux, de lui claquer la lanière sur l'encolure.
En particulier si le cheval est un gourmand, il vaut mieux le laisser brouter une ou deux bouchées avant de le sortir du pré ou au moins lui faire encore quelques caresses : si vous sortez du pré, d'autorité dès la mise du licol, le cheval fera une association négative. En revanche, afin de permettre la construction d'une association positive, l'endroit où l'on mène le cheval doit avoir un intérêt : un bon pansage si il aime cela, du foin, une carotte... Cela n'a pas à être systématique, mais suffisamment fréquent pour que votre cheval continue à avoir confiance en vous.
Caresser le cheval en vue du travail.
Je traite ici d'un cheval déjà manipulé, pas d'un poulain ou d'un cheval présentant des troubles, car dans ce cas, des mesures de précautions particulières ainsi qu'un savoir faire sont nécessaires.
On évite les grandes claques que l'on voit un peu partout : il n'apprécie pas. On préférera lui passer la main sur le corps, en appuyant plus ou moins selon ces goûts, on peut aller jusqu'à masser et gratter plus ou moins fortement. En observant le cheval vous verrez ce qu'il aime et ce qu'il apprécie moins.
La plupart des chevaux aime qu'on leur gratte le garrot, et vous pouvez aussi le masser à cet endroit dans des moments de stress :il a été observé que le grattage du garrot (lors des toilettages mutuels) ont pour effet d'abaisser la fréquence cardiaque du cheval.
Ici, cette petite jument tellement craintive qu'elle en devenait agressive,
présente une décontraction de la machoire : elle ouvre la bouche, se lèche les lèvres,
abaisse son encolure.
La plupart des chevaux aime qu'on leur gratte le garrot, et vous pouvez aussi le masser à cet endroit dans des moments de stress :il a été observé que le grattage du garrot (lors des toilettages mutuels) ont pour effet d'abaisser la fréquence cardiaque du cheval.
Ici, cette petite jument tellement craintive qu'elle en devenait agressive,
présente une décontraction de la machoire : elle ouvre la bouche, se lèche les lèvres,
abaisse son encolure.
et enfin, se décontracte suffisamment pour que sa jeune propriétaire puisse passer sa main sur ses yeux
La cession d'encolure
On revient ensuite sur l'encolure, on veille à ce que le cheval soit tranquille et l'on s'approche de la nuque. Certains cheval supporte mal que la main s'approche des oreilles, en caressant d'avant en arrière et de plus en plus vers l'avant, progressivement, on doit pouvoir faire le faire accepter. Encore une fois, si le cheval se défend, ce n'est pas un cheval bien manipulé et il faut penser à vous faire aider.
En la massant doucement, on met une légère pression pour faire baisser la tête, qui doit se relâcher à la moindre esquisse de mouvement vers le bas. Cela à un effet apaisant et relaxant. Cela doit être fait en toute tranquillité, dans un but de bien être.
Pour certain, le fait de faire baisser la tête à un cheval permet de le dominer. La notion de dominance est souvent mal comprise. D'un point de vue éthologique, la dominance inter-espèce n'a aucun sens car elle concerne l'accès aux ressource. Quoi qu'il en soit, cela joue sur la relaxation, et un cheval détendu, donc en confiance est infiniment plus facile à manipuler. Entre chevaux, l'abaissement de la tête (ainsi que l'ouverture de la mâchoire, sans que les dents soient visibles) est un signe d'apaisement, d'acceptation de l'autre et éventuellement de soumission si dans le même temps il y a évitement (le cheval détourne le regard, voire s'écarte).
Par la suite, ce massage pourra être utilisé pour calmer et relâcher un cheval. Selon le principe de "la position précède l'action" de Baucher, si l'on fait prendre au cheval (sans le contraindre, sinon on obtient l'effet inverse !) la posture d'un cheval détendu, il a de bonnes chances de se détendre réellement.
Les flexions.
Je ne traite certainement pas ici des flexions de la mâchoire, pour cela, il faut lire les écuyers qui les pratiquent. Je parlerais juste de faire tourner la tête à gauche et à droite, tout simplement. Cela se pratique en licol, mais peut aussi se faire en filet à condition de faire attention de bien agir sur la commissure, et avec un certain savoir faire.
Le but de ses exercices est d'une part de décontracter l'encolure, et le cheval en général, de lui apprendre à céder aux pressions du licol et aux demandes humaines (c'est aussi pour cela qu'il faut bien savoir relâcher la pression dès obtention, voire ébauche du geste) enfin, cela assouplit le cheval. De plus, pouvoir plier facilement l'encolure d'un cheval permet, le cas échéant, de pouvoir l'arrêter rapidement en cas de débordement, de dégager les postérieurs si cela est nécessaire.
et en réalisant des pressions très douces et légères,
on invite le cheval à ployer son encolure, à faire venir la tête vers nous. (On peut ainsi faire plier l'encolure à différent niveau, ce n'est pas le soucis ici, ce qui m'importe, c'est que le cheval suive le licol en restant décontracté)
Il ne faut pas hésiter à caresser durant l'exercice.
Il faut toujours penser à céder : il ne s'agit pas de garder le cheval prisonnier.
A hauteur de la tête, on peut aussi pousser le nez du cheval pour qu'il s'écarte de nous, ce deuxième exercice est largement moins utile que le premier, mais il donne l'occasion de manipuler et de "faire travailler" le cheval.
Dans ces exercices, il est souhaitable que le cheval reste immobile, mais s'il tourne en rond, ce n'est pas très grave. Selon le cheval, soit vous poursuivez calmement la demande jusqu'à ce qu'il s'arrête de lui même, soit vous le reprenez et recommencez l'exercice.
Attention cependant, si le cheval tord l'encolure, refuse obstinément de céder (en particulier si c'est d'un côté) il souffre peut-être d'un blocage articulaire et la visite d'un ostéopathe (par exemple) serait bien venue.
Marcher en main.
Où ?
Commençons par bannir la marche en main à l'épaule du cheval : le cheval ayant l'encolure devant vous à tous les moyens pour tirer et vous arracher la longe des mains, vous êtes exactement au bon endroit pour être poussé (surtout avec un entier : pousser à l'épaule est un jeux de domination, vue votre poids relatif, vous perdriez !) se faire marcher sur les pieds etc ... On n'a aucun contrôle sur un cheval marchant à cette hauteur. On utilisera donc cette position que dans le cas du travail en main (comme, par exemple, le travail des épaules en dedans)
Si le cheval est trop loin derrière, il peut, en cas de panique, nous sauter dans le dos, nous bousculer etc ...
J'aime assez que le cheval marche le nez à peu-près à hauteur de mon épaule, tout en étant bien sur le côté. Cela présente plusieurs avantages : je suis suffisamment devant lui pour le rassurer, suffisamment près pour pouvoir l'écarter du bras en cas de besoin (et protéger ma bulle) je peux le caresser et il reste dans mon champs de vision je peux donc observer ses réactions et ainsi être informée sur son état d'esprit, cela me permettant d'agir avec à propos. Je suis en mesure d'agir directement sur son bout du nez et donc plus facilement sur son allure et sa direction. Néanmoins, la position du cheval par rapport à celle du cavalier dépend aussi du confort des deux, à condition de ne pas oublier que la règle première est la sécurité.
La longueur de la longe.
Savoir tenir un cheval, c'est savoir le lâcher !
Si vous tenez votre cheval sur une longe courte, très tendue, vous l'empêchez dans un premier temps de pouvoir observer ses environs, cela le met dans une situation d'insécurité, le rend nerveux et agité (c'est le début d'un cercle vicieux) d'autant plus que la tension physique que vous mettez à le retenir se transforme aisément en tension nerveuse. Une longe molle, voir un peu longe est indispensable. La longueur de la longe va en fait dépendre de votre cheval, et du contexte : il n'y a pas de bonne longueur de longe prédéterminée, mais une longueur de longe adéquat à la situation, tant que l'on garde en tête qu'il ne faut pas maintenir de tension dessus et qu'on ne doit pas se prendre les pieds dedans !
Vous tenez le cheval la main ouverte, enfin souple, si le besoin de le retenir se fait sentir, vous fermez la main, et vous retenez le cheval selon la force minimale nécessaire, puis vous relâcher immédiatement, il vaut mieux reprendre dix fois brièvement, même durement (sur le licol, l'utilisation du filet ou du caveçon demande un savoir faire supplémentaire) qu'une seule interminable fois. En tenant le cheval en continu, tout d'abord, vous le blasez : ses sensations s'amenuisent. De plus, cela lui donne un point d'appui sur lequel il peut agir en force et vous prendre la main. Vous le privez de ce qui lui permet de se sentir en sécurité c'est-à-dire de son moyen de surveiller les environs, de son moyen de fuir, vous augmentez ainsi son stress, d'autant plus que en vous accrochant à lui vous vous fatiguez, vous vous contractez, vous vous énervez... Vous entrez dans une situation de conflit permanent.
Avancer, s'arrêter.
Si le cheval vous dépasse soit vous changez brutalement de direction, soit vous le faites reculer à la bonne hauteur, voire un peu plus loin. Chaque réponse devrait se faire à la première demande, aussi, la deuxième devra être impérativement plus sévère : par exemple, si l'on demande au cheval de s'arrêter on dit (par exemple) « Oh ! » et on s'arrête, mettant éventuellement, mais je ne préfère généralement pas une légère pression sur le licol. Si le cheval n'obtempère pas, on demande plus sèchement : on peut éventuellement mettre un très bref à-coups sur le licol ou,
surtout, le faire reculer en disant par exemple "recule" (on évite le claquement de langue ordinairement réservé à la mise en avant) et l'on met une légère pression sur le licol (ou pas, ou sur le poitrail, ou le chanfrein, selon le niveau du cheval et ce que l'on cherche au final) ; si le cheval résiste, ou s'il n'obtempère pas (laissez lui tout de même le temps) on redemande « plus fort » (cela ne signifie pas d'être brutal)
La forme de la demande dépend du cheval, de ses précédents apprentissage, de son niveau etc...
On peut en pousser certains fortement au poitrail, avec d'autre, il faudra se contenter de demander, demander, demander... jamais plus plus fort mais de façon rythmée, jusqu'à cession, un autre cheval aura besoin d'un pression très franche sur le chanfrein, celui-ci qu'on se positionne d'une façon différente etc... En règle générale, une pression sur le nez ou le poitrail (au niveau de la trachée) fonctionne bien et sans stress, mais il n'y a rien d'absolu en équitation.
Attention à ne pas abuser du reculer, si le cheval manifeste sa bonne volonté à s'arrêter, vous risqueriez de l'en dégoûter en le faisant reculer systématiquement : soyez rigoureux mais indulgent, ne demandez pas plus que ce que le cheval peut donner.
Croiser les papattes
Dans le monde équin, le dominant est celui qui a le premier accès aux ressources, quitte à chasser un congénère. Faire bouger un cheval permet alors d'établir une "dominance". Attention, l'homme n'étant pas un cheval, il ne peut pas être réellement un dominant ! En revanche, il peut acquérir un statut approchant, un "valant-dominant" dirait J-C Barrey.Les exercices ci-dessous vont en ce sens, ils permettent aussi (surtout) de rendre le cheval "pratique" à manipuler et, selon comment ils sont réalisés, de l'assouplir.
Chassez les hanches.
Il y a deux manières de procéder, suffisamment différente pour pouvoir pratiquer les deux selon le contexte et le besoin.
(1) En travaillant sur la relation cheval et cavalier.
Après avoir caressé le cheval jusqu'à la croupe on lui demande à l'aide d'un ordre vocal de pousser ses hanches. On fait cela tout naturellement lors du pansage, ce n'est pas plus compliqué. J'aime bien pousser doucement du plat de la main au niveau du grasset (bien que l'ordre vocal peut suffire), mais chacun peut choisir sa façon de demander. Ce qui importe, c'est que le cheval écarte ses hanches de vous, qu'il vous cède le passage. Il est important de penser à associer un ordre vocal, car sinon, il deviendra pénible de toucher le cheval sans qu'il se pousse : Ne sachant plus quand il doit ou quand il ne doit pas bouger, il deviendrait alors inquiet et difficile. (Il est vrai cependant, que dans un contexte
clair, le cheval est capable de faire la différence et de comprendre ce que l'on attend de lui) Pour aider le mouvement, on peut attirer (et non pas tirer) la tête du cheval vers nous.
clair, le cheval est capable de faire la différence et de comprendre ce que l'on attend de lui) Pour aider le mouvement, on peut attirer (et non pas tirer) la tête du cheval vers nous.
(2) En travaillant sur la gymnastique à pieds.
Cela relève du travail à pieds, ou "travail en main". Je ne prétends aucunement donner un cours : le travail à pieds est très technique, délicat même. Vous avez ici quelques pistes pour cavaliers suffisamment avancés et à l'écoute, rien de plus.
Le cheval est en filet, les rênes sont passées sur l'encolure. La main intérieure tient souplement (voire mollement) le cheval au niveau du mors (le doigt dans l'anneau, ou sur la rêne) la main extérieure tient la rêne externe ainsi que la gaule (longue cravache de dressage) elle est au niveau du passage de sangle. Après avoir fait marcher et arrêter le cheval, l'avoir fait tourner sur des cercles de diamètres variables, agir avec la main extérieure à l'emplacement de la jambe isolée, le mieux étant, généralement, d'agir à l'emplacement normal de la jambe et de reculer la main en caressant le poil, tout comme l'on recule la jambe à cheval. On peut s'aider de la gaule, qui agira plutôt sur la cuisse (par touche qui ne peut être sèche qu'en cas de refus d'obtempérer).
La main interne agit le moins possible, et toujours sur la commissure, la rêne externe empêche les épaules de s'échapper.
Le but est que le cheval aille chercher le terrain aussi bien en avant que vers le côté : attention aux petits pas étriqués (dans ce cas, remettre droit, en avant). Il ne s'agit pas d'en faire beaucoup mais simplement de mobiliser le cheval dans un but d'assouplissement. Cela ne peut se faire bien que si le cheval est relaxé.
Mobilisez les épaules.
Cela est difficile pour la plupart des chevaux : les deux tiers de leur poids sont portés par les antérieurs. Il peut aussi être difficile mentalement.
Le travail de mobilisation des épaules agit beaucoup sur la relation cheval / cavalier : si vous bougez les épaules, on peut considérer que vous mobilisez tout le cheval. C'est un excellent moyen de contrôle aussi bien pour faire avancer un cheval qui bloque la mise en avant qu'un cheval qui bondit : lorsque le cheval est incurvé dans le pli de l'épaule en dedans, nous sommes en contact avec son nez, tout en pouvant avoir une action sur l'arrière main. Bien réalisé, l'exercice apporte la relaxation, la confiance la "soumission" équine.
(1) En travaillant sur la relation cheval et cavalier.
Il y a plusieurs façons de faire :
en agissant au passage de sangle, mais je trouve cela assez confus pour le cheval.
Attention : l'épaule est souvent un point de force chez le cheval qui peut alors s'appuyer sur vous ce qui aurait l'effet totalement opposé à celui souhaité. Chez les entiers, un "jeu" de domination consiste à se pousser des épaules.
Pour aider à la compréhension, on peut pousser la tête dans le sens du mouvement. Il faut chercher l'endroit, souvent sur l'encolure, qui fait agir le cheval de façon positive et en demander très peu.
(2) En travaillant sur la gymnastique à pieds.
J'insiste : Je ne prétends aucunement donner un cours : le travail à pieds est très technique, délicat même. Vous avez ici quelques pistes pour cavaliers suffisamment avancés et à l'écoute, rien de plus.
Il s'agit tout simplement de l'épaule en dedans (que des écuyers étudient parfois toute leur vie, et qu'il est facile de mal réaliser, où le cheval "triche" facilement), qui fait suite au travail de mobilisation des hanches (qu'il ne faut surtout pas confondre avec des appuyers !!!)
Si la rêne interne invite le plis, elle doit être le plus neutre possible.
De même que précédemment, la rêne externe retient l'épaule en l'empêchant de se jeter vers l'extérieur et peut aussi agir pour amener l'avant main sur la piste intérieure, en alternance avec l'action d'impulsion (touché de la main, la même, au passage de sangle). La gaule peut venir toucher la cuisse (augmenter l'angle) ou la croupe (augmenter la mise en avant), selon les besoins ...
Tact, doigté et écoute sont indispensables à la bonne réalisation de cet exercice. Le cheval s'allège et se grandi, se décontracte.
Dans le cas contraire c'est que vous demandez trop fort, mal, trop longtemps etc...
Retour sur le reculer
Le reculer est un exercice très difficile pour le cheval aussi bien physiquement que mentalement. Marcher "à l'envers" n'a aucun sens et cela ne se fait que pour éviter une menace directe, un congénère dominant.
On peut considérer deux façons de reculer : le reculer pratique, le reculer de travail.
Si le second est codifié, devant être diagonalisé, (les deux membres du même diagonal se déplaçant en même temps) plaçant fortement du poids sur l'arrière main, engagée sous la masse, permettant le fléchissement des hanches et la montée du garrot, le premier est tout simplement le report vers l'arrière du cheval.
Dans ce reculer, un cheval ayant plus de facilités pourra naturellement reculer les deux membres en même temps, néanmoins, il le fera généralement en poussant son poids avec les épaules au lieu de le porter avec les fessiers. Il est aussi fréquent que le cheval commence par dégager le postérieur (pesant ainsi sur ses épaules) puis se rétablisse en reculant l'antérieur du même diagonal, ce qui dans une optique de gymnastique est "mauvais". le reculer gymnastique demande de la force (au cheval, en aucun cas au cavalier) et de la souplesse, et une mauvaise façon de reculer peut être une habitude à perdre.
Mais peu importe : ce qui nous intéresse ici, c'est que le cheval se mobilise. En effet, je pense qu'il est indispensable qu'un cheval apprenne se mouvoir vers l'arrière à la demande : cela nous permet de le sortir d'une situation inconfortable, ou tout simplement de descendre d'un van, de le "remettre en place" en cas de besoin etc... donc reculer, oui, mais peu, à pied (et hors "travail de gymnastique") si votre niveau (et / ou celui de votre cheval) est insuffisant.
De manière exceptionnelle, on peut utiliser le reculer de manière punitive : On peut ainsi encourager un cheval qui s'accule à repartir en avant, en poussant le reculer dès qu'il l'amorce (peut être efficace pour faire monter dans un van, quoi que cela puisse parfois se retourner contre l'homme). C'est aussi une sanction efficace contre un cheval envahissant ou qui ne respecte pas les limites du licol et qui embarque le cavalier en s'appuyant dessus. Ici, la sanction peut parfois être sévère, quitte à lui sonner le licol et en usant d'une forte prestance de l'attitude. Cela demande un bonne connaissance des chevaux et un bon savoir faire.
Dans l'optique relationnelle, celle du reculer "pratique" il est plus facile de se placer en avant mais légèrement sur le côté à cause d'un possibilité toujours existante d'un bond en avant.
Rechercher ce qui fonctionne le mieux selon le cheval : la pression du licol, la main sur le chanfrein ou le poitrail. Si la demande douce ne suffit pas, on demande plus fort, cela peut aller jusqu'à pincer au niveau du chanfrein ou de la trachée. Avec les chevaux les plus récalcitrants, en cas de nécessité de reculer (cheval coincé dans un couloir !) on peut appuyer sur l'avant des canons avec le pied (attention au risque de jambette). Attention, toute preuve d'autorité avec un cheval demande tact et savoir faire : il vaut mieux ne pas demander si l'on est pas sûr du résultat, demander autre chose si il y a un risque que cela dégénère, se faire aider et surtout se contenter de peu.
Si le cheval hésite à reculer, contentez vous d'un très modique report vers l'arrière : dans ce cas, le recul d'un unique pied peut devoir vous satisfaire. Un sucre peut être bien venu. Et pourquoi pas, placer le sucre en arrière, dans le poitrail pour inciter le cheval à reculer un peu... Il fera plus la prochaine fois.
Dans tout les cas, et en particulier dans une optique de "dressage académique" on s'abstiendra de faire reculer un cheval insuffisamment préparé, plus que nécessaire.
Ces exercices sont présentés dans l'ordre d'une progression logique, bien que parfois on puisse y déroger. Dans tous les cas, si le cheval se décontracte, c'est que vous êtes sur la bonne voie, si il s'énerve, c'est le contraire. Bien que le Maître Nuno Oliveira ait dit qu'il fallait calmer un cheval dans l'exercice, peu ont son talent et il est plus souvent (mais pas toujours) judicieux de remettre dans le calme, en avant et droit avant de reprendre d'une meilleure manière, voire de passer à autre chose.
La soumission selon la FEI : Soumission ne signifie pas subordination mais une obéissance par l'attention, le bon vouloir et la confiance, constante dans tout le comportement du cheval, autant que par l'harmonie, la légèreté et l'aisance dans l'exécution des différents mouvements.