dimanche 8 juillet 2012

Agressivité ou autres comportements aberrants -la surpopulation





Chez le cheval, le manque de ressource provoque des comportements agressifs ou d'autre troubles du comportement. Je l'ai développé dans l'article précédant, chez l'homme aussi.

De la même manière, la surpopulation est à mettre en cause dans l'apparition de l'agressivité et de troubles du comportement, parfois important. Ca a été montré chez les poulets, les cochons. On le rencontre chez les chevaux.
Rencontre-t-on le même problème chez l'homme ?
Oui, bien sûr - du moins de mon point de vue.

Surpopulation et manque de ressources.

Dans un premier temps, la surpopulation et le manque de ressource peuvent être liés. En effet, si les individus sont en surnombre, la part de ressource qui revient à chacun a de grandes chances d'être moindre. Ainsi les individus vont avoir tendance à se battre pour préserver leur part, voire l'augmenter pour plus de sécurité.


Chez l'homme, on le voit très souvent. C'est en partie, plus ou moins grande, la cause de certaines guerres dans les parties du monde les plus défavorisées. Autour de nous, on peut remarquer des formes diverses d'agressivité, de la plus banale à la plus pernicieuse. On peut prendre l'exemple du simple vol ou de la simple dispute entre enfants pour un objet ou un autre. On peut aller jusqu'à des comportements manipulateurs ou abusifs voire destructeurs visant à se maintenir au pouvoir, au sommet de l'échelle hiérarchique. Il n'y a pas toujours de combat, ni même de menace physique comme chez les autres animaux, mais il y a pourtant une réelle agression, parfois morale, le but étant de anéantir l'autre, ou plus aimablement de l'écarter.


Préserver son espace, se préserver.



Dans un second temps, la surpopulation joue sur l'espace personnel. C'est-à-dire que par exemple, les chevaux en situation de surpopulation vont éprouver des difficultés à préserver leur bulle ce qui va impliquer des conflits.

Il semble que malgré une meilleure adaptation de l'homme, par rapport aux chevaux, à l'entassement, il souffre aussi de la surpopulation.
Prenons le cas d'une salle de classe en cas de sur-effectif, ce qui est assez souvent le cas.

Premier élément : difficulté à se déplacer. 

D'accord les élèves ne sont pas en classe pour se promener, mais ils peuvent parfois avoir besoin de se déplacer, pour aller montrer leur travail à l'enseignant par exemple. Dans le cas d'une classe surpeuplée les prétextes à la dissipation sont alors multipliés
: bousculade pour les plus dissipés, on trébuche sur les sacs, on fait tomber des objets.

Deuxième élément : le désordre. 

Les élèves en classe sont assez souvent désordonnés : le casier est mal rangé, les trousses, et les feuilles traînent sur le bureau, sans parler des billes ou autres inutilités scolaires qui envahissent l'espace. Si un espace plus grand était disponible, des rangements plus appropriés pourraient être envisagés : les sacs ne traineraient plus entre les tables, les fameuses billes seraient reléguées dans un coin en attendant la récréation etc...

Troisième élément : Le bruit. 

Quelques individus dans une pièce, ça fait du bruit. S'ils sont nombreux, et particulièrement si la pièce est trop petite, le bruit devient d'autant plus vite insupportable que chacun tente de couvrir le bruit que fait l'autre.
Chez le cheval, on sait qu'une écurie bruyante est source de stress et de trouble du comportement. Chez l'homme on a relevé des accélérations du rythme cardiaque, des troubles du sommeils et bien sûr des difficultés à l'apprentissage.

Quatrième élément : Un grand inconfort. 

Que se soit dans une écurie mal aérée ou dans une salle de classe, la surpopulation se traduit par une augmentation de la chaleur, une diminution de l'oxygène, et une augmentation ... des odeurs.


En somme, la surpopulation provoque des envahissements à l'échelle individuelle. 

Au delà de notre espace personnel, l'invasion se fait par nos oreilles, notre nez et tous les pores de la peau. Les personnalités s'étiolent, se perdent, bref, sont en danger.
Sans doute pour préserver la leur, certains développent des comportements aberrants, qui peuvent être en partie assimilés aux tics des chevaux - mis à part le fait, important, que les tics s'installent durablement.

Dans une salle de classe, on peut observer qu'au fur et à mesure que le bruit, la chaleur, la fatigue augmentent les comportements aberrants se développent.
Au delà que les bavards vont parler de plus en plus fort, certains vont taper en rythme avec leur règle, d'autres vont détruire leur matériel, les plus fragiles vont se mettre à chanter ou même à pousser des onomatopées incohérentes ! D'autres, au contraire, se replient sur eux-même, s'enferment. Tous se passe comme s'ils cherchaient à s'entendre, à se retrouver, car ils sont perdus, presque détruits dans cette ambiance inappropriée.


L'homme, comme le cheval, a besoin d'espace c'est les maltraiter que ne pas leur en donner...