dimanche 8 juillet 2012

Agressivité ou autres comportements aberrants -la surpopulation





Chez le cheval, le manque de ressource provoque des comportements agressifs ou d'autre troubles du comportement. Je l'ai développé dans l'article précédant, chez l'homme aussi.

De la même manière, la surpopulation est à mettre en cause dans l'apparition de l'agressivité et de troubles du comportement, parfois important. Ca a été montré chez les poulets, les cochons. On le rencontre chez les chevaux.
Rencontre-t-on le même problème chez l'homme ?
Oui, bien sûr - du moins de mon point de vue.

Surpopulation et manque de ressources.

Dans un premier temps, la surpopulation et le manque de ressource peuvent être liés. En effet, si les individus sont en surnombre, la part de ressource qui revient à chacun a de grandes chances d'être moindre. Ainsi les individus vont avoir tendance à se battre pour préserver leur part, voire l'augmenter pour plus de sécurité.


Chez l'homme, on le voit très souvent. C'est en partie, plus ou moins grande, la cause de certaines guerres dans les parties du monde les plus défavorisées. Autour de nous, on peut remarquer des formes diverses d'agressivité, de la plus banale à la plus pernicieuse. On peut prendre l'exemple du simple vol ou de la simple dispute entre enfants pour un objet ou un autre. On peut aller jusqu'à des comportements manipulateurs ou abusifs voire destructeurs visant à se maintenir au pouvoir, au sommet de l'échelle hiérarchique. Il n'y a pas toujours de combat, ni même de menace physique comme chez les autres animaux, mais il y a pourtant une réelle agression, parfois morale, le but étant de anéantir l'autre, ou plus aimablement de l'écarter.


Préserver son espace, se préserver.



Dans un second temps, la surpopulation joue sur l'espace personnel. C'est-à-dire que par exemple, les chevaux en situation de surpopulation vont éprouver des difficultés à préserver leur bulle ce qui va impliquer des conflits.

Il semble que malgré une meilleure adaptation de l'homme, par rapport aux chevaux, à l'entassement, il souffre aussi de la surpopulation.
Prenons le cas d'une salle de classe en cas de sur-effectif, ce qui est assez souvent le cas.

Premier élément : difficulté à se déplacer. 

D'accord les élèves ne sont pas en classe pour se promener, mais ils peuvent parfois avoir besoin de se déplacer, pour aller montrer leur travail à l'enseignant par exemple. Dans le cas d'une classe surpeuplée les prétextes à la dissipation sont alors multipliés
: bousculade pour les plus dissipés, on trébuche sur les sacs, on fait tomber des objets.

Deuxième élément : le désordre. 

Les élèves en classe sont assez souvent désordonnés : le casier est mal rangé, les trousses, et les feuilles traînent sur le bureau, sans parler des billes ou autres inutilités scolaires qui envahissent l'espace. Si un espace plus grand était disponible, des rangements plus appropriés pourraient être envisagés : les sacs ne traineraient plus entre les tables, les fameuses billes seraient reléguées dans un coin en attendant la récréation etc...

Troisième élément : Le bruit. 

Quelques individus dans une pièce, ça fait du bruit. S'ils sont nombreux, et particulièrement si la pièce est trop petite, le bruit devient d'autant plus vite insupportable que chacun tente de couvrir le bruit que fait l'autre.
Chez le cheval, on sait qu'une écurie bruyante est source de stress et de trouble du comportement. Chez l'homme on a relevé des accélérations du rythme cardiaque, des troubles du sommeils et bien sûr des difficultés à l'apprentissage.

Quatrième élément : Un grand inconfort. 

Que se soit dans une écurie mal aérée ou dans une salle de classe, la surpopulation se traduit par une augmentation de la chaleur, une diminution de l'oxygène, et une augmentation ... des odeurs.


En somme, la surpopulation provoque des envahissements à l'échelle individuelle. 

Au delà de notre espace personnel, l'invasion se fait par nos oreilles, notre nez et tous les pores de la peau. Les personnalités s'étiolent, se perdent, bref, sont en danger.
Sans doute pour préserver la leur, certains développent des comportements aberrants, qui peuvent être en partie assimilés aux tics des chevaux - mis à part le fait, important, que les tics s'installent durablement.

Dans une salle de classe, on peut observer qu'au fur et à mesure que le bruit, la chaleur, la fatigue augmentent les comportements aberrants se développent.
Au delà que les bavards vont parler de plus en plus fort, certains vont taper en rythme avec leur règle, d'autres vont détruire leur matériel, les plus fragiles vont se mettre à chanter ou même à pousser des onomatopées incohérentes ! D'autres, au contraire, se replient sur eux-même, s'enferment. Tous se passe comme s'ils cherchaient à s'entendre, à se retrouver, car ils sont perdus, presque détruits dans cette ambiance inappropriée.


L'homme, comme le cheval, a besoin d'espace c'est les maltraiter que ne pas leur en donner...


vendredi 29 juin 2012

Agressivité ou autres comportements aberrants - le manque de ressources

L'homme comme le cheval est un animal grégaire.

Le comportement social de l'homme, dans certaines dimensions, peut être comparé à celui du cheval, ou à celui d'autre animaux grégaires.

Parlons donc des comportements inappropriés comme l'agressivité.
Chez le cheval, mais aussi chez d'autre espèces animales (les poulets et les cochons en particulier) on voit apparaître des comportements agressifs dans des situations de stress, des situations qui compromettent le bien-être. C'est-à-dire dans des situations qui ne correspondent pas aux besoins naturels, ou qui, d'une manière plus ou moins directe, représentent un danger.

Je vais donc m'attacher à deux situations qui correspondent à la fois à l'homme et au cheval

-> La difficulté d'accès aux ressources

-> la surpopulation

Ces deux situations problématiques sont souvent liées et souvent associées à d'autres situations problématique.


Dans cet article, je vais comparer les comportements liés au manque de ressources.



Les chevaux se trouvent souvent dans cette situation. En effet, ils sont physiologiquement constitués pour manger pendant plus ou moins 16h par tranche de 24h. Mais l'alimentation que l'on impose au cheval, même si elle remplit -parfois trop largement- les besoins en terme d'apports nutritionnels, est vite avalée et laisse le cheval le ventre vide, si bien que celui-ci se considère en disette.
De là apparaissent divers troubles du comportement, comme le tic à l'appui, le plus fréquent étant l'agressivité.
Dès que le cheval n'est plus alimenté à volonté, on peut voir des comportements agressifs lors de la distribution.
Si le cheval est réellement affamé, son agressivité peut augmenter ou au contraire il s'affaiblit et l'on peut voir tristesse, abattement, peur etc...

Selon l'endroit où l'homme vit, le manque de ressources peut concerner les ressources élémentaires (eau, nourriture), les besoins de base (protection, logement), des besoins de confort de base (du chauffage par exemple) ou des besoins relatifs de confort (le dernier téléphone à la mode - aussi futile que ce genre de chose puisse sembler)

Le manque de ressources provoque chez l'homme, de même que chez le cheval, des comportements agressifs et de replis sur soi. Bien évidemment, les manques liés à des besoins relatifs n'entrainent que très rarement des troubles !
Ainsi, la violence des "quartiers chauds" s'explique (en partie) par le manque de ressources. De la même manière, le manque de volonté des personnes ou familles que l'on dit "assistées" est en fait bien souvent, un repli sur soi provoqué par la pauvreté.

Homme ou cheval, en cas de manque que nous ne pouvons combler, nous ressentons de la frustration, une forme de vide, qui laisse de la place à divers sentiments : peur, angoisse, colère qui, si nous ne pouvons les juguler, se manifestent par de l'agressivité, ou de l'abattement. Plus le besoin est primaire, important (eau, nourriture) moins il est possible de maitriser les comportements qui en découlent, en particulier si la survie est en jeux !


Bien sûr, l'homme est, généralement, plus à même de se maîtriser que le cheval. 
Généralement ...


L'homme peut aller très loin dans l'aberration des comportements :
Prenons l'exemple de la crise financière Européenne. 
La Crise est un concept. Elle est définie par un manque d'argent, qui lui aussi est un concept. Une crise équine, serait concrète, autrement dit réelle : plus d'herbe, plus de fourrage, un manque de ressources réel.

L'argent n'est pas une véritable ressource, il est le média qui permet l'accès aux ressources. En court-circuitant l'argent, on pourrait facilement repartir de zéro, sur des bases saines et peut-être même égalitaires.

Comment ça, je rêve !?
Ok, c'est vrai, je rêve, cela serait si simple pourtant... L'argent a pris forme et il est devenu une donnée réelle, et on est pas prêt de revenir en arrière dans ce domaine...

Même en admettant que l'argent soit une donnée concrète, la crise elle même reste un concept, quelque chose d'irréel. Car le paradoxe de cette crise, c'est que des individus ont continué de s'enrichir, tandis que des pays se sont appauvris, les populations pauvres le deviennent de plus en plus. 

La crise entraine des comportements aberrants extrêmes : Affolé par la peur d'une forme de disette, on engrange. C'est-à-dire qu'on pratique une Sacro-Sainte Rigueur. Autrement dit encore, on maintient ou on précipite dans la misère des pays et des individus sans sembler tenir compte du fait que le manque de ressource n'est en réalité que conceptuel. 

Comment comparer cela au monde équin ... ?
Je vais reprendre à mon compte une idée de Douglas Adams (dans le guide intergalactique, à propos des dauphins et du nucléaire) en disant que le cheval, LUI, n'a pas inventé l'argent...

jeudi 7 juin 2012

L'âge de la retraite ou "qui veut voyager loin ménage sa monture"


On en parle beaucoup à l'heure actuelle : reculer l'âge de la retraite ou pas, jusqu'à quel âge peut-t-on travailler etc...
J'ai rencontré pas mal de cavaliers, content d'eux souvent, me dire " Ah oui, il a 15ans, il est à la retraite maintenant !" mais j'ai aussi rencontré des chevaux encore en activité à 20 ans. A Vienne, les chevaux travaillent et vont en spectacle au-delà.

On veut partir à la retraite de bonne heure parce qu'on est fatigué, qu'on a trop travaillé. Je veux bien, je suis même d'accord, mais pas entièrement.
On veut partir à la retraite pour laisser la place aux jeunes. Comme c'est louable ! Mouais, on part rarement à la retraite comme au sacrifice ! C'est un prétexte mais sans doute le meilleur.


Le problème est que la retraite coûte cher, très cher. Le fait est aussi, qu'avec les progrès de la médecine, on reste en bonne santé plus longtemps. Parfois, certaines personnes se trouvant désœuvrées, isolées avec la retraite, sombrent dans la dépression.

On trouve aussi très fréquemment cet ennui chez les chevaux retraités, probablement plus fréquemment que chez les humains d'ailleurs, de même qu'une baisse de forme, une perte d'état etc... Faut-il se dire : le cheval est en perte d'état, on a bien fait de mettre le à la retraite ou : le cheval est en perte d'état à cause de la mise à la retraite ?


Dans un premier temps, je peux affirmer que mettre arbitrairement un cheval à la retraite parce qu'il a 15 ou 16 ans n'a aucun  sens : de nombreux chevaux sont en pleine forme à cet âge là, et le seront encore pour de nombreuses années. Peut-être peuvent-ils se montrer moins vaillant parfois, mais ils peuvent encore travailler, même, ils le doivent car cela aide à les maintenir en bonne santé, tant du point de vue moral que physique.
Certains, par contre, sont déjà "usés" à cet âge et il est bon effectivement de réduire considérablement leur rythme de travail, voire les arrêter tout-à fait, à condition de continuer à s'en occuper.
On remarquera que la plupart de ces chevaux mis jeunes à la retraite redeviennent tout à fait apte à produire un travail relativement léger après une longue période de repos.

Qui sont les chevaux précocement mis à la retraite, à bon escient s'entend ? Ce sont les chevaux de club souvent, ceux de compétitions, qui ont commencé jeunes, qui ont beaucoup travaillé, et souvent, qui ont mal travaillés. Ce sont les chevaux accidentés aussi.
Les chevaux qui peuvent bénéficier d'une longue carrière sont au contraire ceux dont on a respecté le rythme de croissance et qui ont eu plus tard un travail étudié, adapté et surtout mesuré !
Comment savoir, si notre cheval doit être mis à la retraite, ou prendre du repos ? S'il nous parait être fatigué, avoir vieilli, éventuellement souffrir, il est simple de prendre l'avis d'un vétérinaire. En effet qui mieux qu'un professionnel de la santé peut dire de quoi est physiquement capable le cheval ? De même, peut-être qu'un avis médical pourrait justifier un départ précoce à la retraite pour un deux-pattes ?


Comme pour les chevaux, il me parait bénéfique de reculer l'âge de la retraite pour les humains. Comme pour les chevaux, on éviterait ainsi (pour les personnes concernées) l'ennui et la dépression, le sentiment d'inutilité. Comme avec les chevaux on pourrait profiter des expériences aussi bien pour la qualité du travail que pour enseigner les savoir-faire.
Mais si cela diminue le problème du coût de la retraite, cela pose celui du chômage et surtout ne résout en rien les difficultés liées à la fatigue !
En réduisant la charge hebdomadaire de travail, il est évident que nous serions moins fatigué, moins vite abimé et nécessairement aptes à travailler sur le plus long terme. En outre la charge individuelle étant réduite, cela laisserait du travail à d'autre, diminuant ainsi le chômage.
"Oui, mais le salaire ?" Diminuant le chômage, diminuant la fatigue donc les maladies, les accidents et retardant la retraite, les charges seraient moins importantes, la productivité serait meilleure, permettant ainsi de maintenir un niveau correct de salaire.


Si nous sommes assez malin pour économiser nos chevaux afin qu'ils puissent vivre et travailler sur le long terme, en bonne santé, en tout bonheur, ne pourrions-nous pas l'être suffisamment pour faire de même pour nous ?

Le fait est qu'économiser son cheval reste encore malheureusement assez marginal, peut-être ne sommes nous pas encore suffisamment malin ?

jeudi 17 mai 2012

Une séance de travail monté avec Lune

Je viens de retrouver des vidéos datant du 16 mars, que j'avais oubliées. Je ne me rappelle pas des circonstances de la séance, mais je crois qu'à cette période Lune ne pouvait pas être montée de manière très régulières à cause du temps. Le terrain n'est pas facile puisqu'il est en pente et irrégulier, il y a des cailloux.
Je vais chercher sur ces vidéos des erreurs de positions ou autres maladresses et les conséquences sur l'attitude de Lune. Pour ce faire, je visionne tout d'abord les vidéo à vitesse normale, et note les modifications d'attitude, en particulier les moments où elle s'inverse. J'observe alors, au ralenti, voire image par image ce qui semble être à l'origine de la contraction.

Première vidéo :

Travail au trot enlevé puis transition au pas, à main gauche. La partie basse de la pente est à droite de la vidéo.

L'attitude de Lune est irrégulière :

Déséquilibre !

C'est la première image de la vidéo, je ne sais pas ce qui a provoqué ou ce qui n'a pas empêché cette situation. Nous venons de tourner à gauche, en bas de la pente.
Dans ma position, je semble tomber sur ma fesse gauche.
La jument n'est pas incurvée et surcharge son épaule gauche. Les épaules sont à l'extérieur de la courbe. Il y a trop de pli d'encolure. D'ailleurs, ma main gauche agit ce qui n'est pas bon.




 On voit bien le traversement de Lune sur cette capture, alors qu'elle est moins en perte d'équilibre. Ma main gauche est revenue à sa place.

 L'attitude de Lune s'améliore, mais elle est toujours en déséquilibre sur les épaules (et a toujours le postérieur gauche à l'intérieur)
Ma jambe gauche semble plaquée, ce qui n'aide pas les épaules à venir devant.










Un peu plus de rondeur.


Position assez catastrophique, mais qui ne gène pas Lune outre mesure ici :
mes jambes sont crispées, genoux serrés, ce qui me fait sortir de la  selle et fait remonter mes pointes de pieds.
Dans le même temps, je creuse mon ventre et penche les épaules vers l'avant, ma tête tombe.



L'attitude de Lune est assez jolie, mais elle se retient un peu. Malgré ma mauvaise position, je parviens à ne pas trop gêner ma jument (mais tout de même, elle se retient), mais cela ne peut pas durer : je suis trop en déséquilibre. Dans cette attitude, je ne contrôle rien, et c'est à la bonne volonté de Lune que je dois de ne pas me faire ramener dans l'abris par exemple. Au moindre écart, j'ai de forte chances de tomber.
Voilà probablement l'attitude que je cherchais lorsque je me déséquilibrais vers l'avant : l'étirement de la colonne et un plus gros engagement des postérieurs. J'aurais du rester mieux en équilibre au dessus de mes pieds et me grandir plutôt que me vouter.
Vous me direz : "ça a marché" ben oui, mais comme je ne monte pas toujours aussi mal, Lune connait. Et puis j'arrive à compenser ma position pour "éviter la casse" au moins un peu.

Le fait que je sois un peu en avant n'est pas trop gênant ici et je tiens mieux mon dos. Par contre, les fesses en arrière et les jambes en avant ça ne pardonne pas !

Mauvaise action de jambe et débandade.

 Voilà : est-ce que je tente de me replacer, est-ce que je demande plus d'impulsion, en tout cas j'utilise mon talon, la dérange avec cette maladresse...

Voilà le résultat.














Reprise du contrôle par l'amélioration de ma position.

Je parviens à me redresser et à me grandir, cela permet de moins gêner le cheval, qui peut alors accepter de recommencer à essayer de se décontracter.











Bien q'un peu penchée en avant, ma position est meilleure et l'attitude le Lune est correcte. En revanche, la cadence est un peu rapide.















Transition


 Nous nous redressons pour effectuer la transition au pas.
 Lune s'ouvre un peu, et je ne suis pas complètement dans ma selle. Mes épaules sont voutées.
Lune avance correctement son postérieur dans sa première foulée de pas.
Je regarde trop Lune, mes jambes semblent trop contractées. Lune à toujours ce postérieur gauche à l'intérieur. Globalement, les attitudes sont correctes (meilleures).

On est bien loin d'un travail rassemblé.










Deuxième vidéo

Travail au trot enlevé sur des changements de main et un peu de variations dans l'allure.

Une bonne attitude globale, pour me faire plaisir.

Un peu de raideur de ma part semble-t-il.

















perte d'équilibre


Ma jambe est moins fixe, et mon équilibre est en conséquence plus instable. Alors Lune s'ouvre un peu en sortant ses épaules.











Mains maladroites

 Les épaules de Lune sont toujours dehors (c'est son équilibre naturel, d'avoir les épaules à droite et les hanches à gauche) Je cherche ici à lui ramener les épaules.
Mes mains sont trop en traction, je devrais avancer la main gauche plutôt que la reculer. mes épaules ne pivote pas alors que je devrais m'en servir pour orienter celles de Lune.
Mon action est trop longue.
 Lune se contracte
Ma position redevient moins envahissante et Lune recommence à tenter de se livrer. 
Je laisse ma tête "tomber", ce qui provoque un léger avachissement du haut de mon corps.












Mauvais changement de direction

Lune tombe à droite, le pli n'est pas là. Pourtant, le postérieur droit semble avancer correctement.
Mes épaules sont parties en avant, ce qui favorise la perte d'équilibre de Lune. C'est probablement la cause du changement de posture. 
En outre, ma jambe externe n'est pas fixe, ça la dérange.











L'équilibre se rétabli et nous voilà de nouveau dans une attitude correcte, malgré que le terrain soit en descendant ici.











Encore la main qui gêne

 Bien que l'attitude globale de Lune soit correcte, on voit ici un fort déséquilibre dans la courbe. On est encore loin d'une attitude rassemblée.








L'action de la main droite est trop longue,






 Et Lune, qui n'a pas encore vu l'ostéo, trouve cela particulièrement désagréable.

















Changement de main de droite à gauche.

Si les changements de gauche à droite sont problématiques, cela coule mieux pour passer à gauche.
















Mauvais passage du coin

 Le passage du coin est mal préparé, Lune n'est pas suffisamment en équilibre. Je tente de me grandir, mais devrais peser d'avantage dans ma selle pour lui permettre de mieux se tenir et de s'engager.
Du coup, c'est la fuite en avant.

















Globalement, le travail sur la vidéo est satisfaisant

Au fil du travail, tout devient plus fluide et l'équilibre et les posture s'améliorent.
Ici, nous finissons un changement de main de gauche à droite.
















Troisième vidéo

Toujours au trot enlevé. Il s'agit d'un travail d'étirement de la ligne du dessus. La cadence est plus lente qu'en début de séance, ce qui est positif. En revanche, Lune manque de rebond, mais elle en manquait aussi au début (et comme toujours d'ailleurs)

 Ma position est meilleure, même si mes jambes ont encore tendance à fuir en avant. C'est d'ailleurs, il me semble à la suite de cette séance et après avoir vu ces vidéos pour la première fois, que j'ai décidé de mettre les taquets avant de la selle, même si je trouvais qu'il m'éloignaient les jambes. Sur cette photo, les membres au soutient semblent manquer de parallélisme, ce qui serait le signe d'une dégradation de l'allure avec la rupture de la diagonalisation. Il n'en est heureusement rien, comme le montre la capture suivante :

Telle jument, telle cavalière : les fesses à gauche, les épaules à droite ! L'une entraine l'autre dans cette attitude. Personnellement, il me faut travailler à la décontraction de la hanche droite, afin que ma jambe puisse tomber librement et que mon poids se répartisse équitablement sur mes deux fesses. Ce faisant, je devrais pouvoir permettre à Lune de relâcher sa hanche droite et lutter ainsi de manière plus efficace contre le fait quelle soit traversée. (Tous les chevaux le sont plus ou moins, Lune l'est beaucoup)










L'auto critique et l'analyse du travail est une bonne chose... Cela permet d'orienter le travail ultérieur, mais aussi de lutter contre l'ego cavalier, qui, comme je l'ai dit à plusieurs reprises, a tendance à être un peu trop important. A condition toutes fois, de ne pas se chercher d'excuse ! 

mercredi 16 mai 2012

Comportement politique des chevaux

Je suis assez consternée par les résultats des élections présidentielles.

Il n'est pas du tout question de faire une analyse politique, ce n'est pas de ma compétence et ce n'est pas ce qui m'intéresse, je suis intéressée par le comportement.
Ce qui me perturbe ce sont les personnes s'étant plaintes de la politique de N.S. mais qui ont votés pour lui, et il semble qu'ils soient très nombreux.
Des individus dont le corps de métier à souffert, qui ont donc été mis en danger : des policiers, des enseignants, des ouvriers...
C'est peut-être simpliste mais je pense que c'est parce que la plupart des personnes sont incapables de voter ailleurs que dans leur parti habituel, voire familial : on vote à gauche ou à droite de parents en enfants et depuis toujours, avec éventuellement des variantes plus ou moins à gauche ou plus à droite, en abordant éventuellement le centre...
Autrement dit, il semble exister une sorte de rigidité de l'esprit qui empêche de changer de ligne d'opinion.

En gros, on n'est pas d'accord, on a souffert, mais on continue sur la même ligne, par ce qu'on est incapable de penser que cela irait mieux en procédant d'une autre manière (on a toujours fait comme ça, on n'est pas mort blabla bla...)

Cela existe-t-il chez le cheval ?

 Ma première réaction serait de dire que non.
Prenons l'exemple d'un cheval qui franchit les clôtures, s'il se prend une décharge, il ne le fera plus ! Quand ça se passe mal, le cheval modifie son comportement. Si le courant ne passe plus, le cheval franchisseur le découvrira et recommencera à sortir pour trouver de la bonne herbe verte. Quand cela lui procure un avantage, le cheval modifie son comportement.

Donc le cheval est capable de modifier ses actes en fonction de ce qui est le mieux pour lui.

Contrairement à l'homme ? Ben, on ne peut pas comparer un choix politique et le fait de franchir une clôture (même si dans les deux cas il est question d'une ligne à franchir.)

Y-a-t-il donc quelque chose de semblable à l'affinité politique chez le cheval ?  

On ne peut pas vraiment affirmer que le cheval ait des opinions !


Excluons alors la notion d'opinion, donc d'idée directrice d'un parti politique, et concentrons nous sur la personne : le président, le meneur ou le dominant, selon.



Les dominants changent assez peu, bien que cela arrive, mais cela n'entre pas vraiment en ligne de compte : le dominant n'est pas un dirigeant, le dominant est celui qui va souvent virer un compagnon de la bonne touffe d'herbe. Il n'est pas choisi !

 Pour rappel, le leader est celui que l'on suit : on sait qu'il connait les points d'eau, là où l'herbe est bonne donc quand il va quelque part, on y va aussi. Les chevaux changent assez peu de leader, mais celui-ci reste stable tant qu'il apporte au troupeau. Si le meneur cessait d'être efficace, les autres chevaux cesseraient de le suivre et d'ailleurs l'ancien meneur serait content de suivre un cheval plus efficace dans la découverte des ressources.
Par exemple, Lune marche très bien en longe, mais elle peut parfois marquer des réticences. C'est-à-dire qu'elle me suit bien et donc qu'elle m'accepte comme leader, mais que parfois elle n'est pas sûre de la validité équine de ce que je vais lui présenter (quelque chose l'intrigue dans le paysage, par exemple) et ne me suit pas bêtement, par conditionnement. Il y eu une période où elle ne voulait plus aller au pré après le travail. Non, ce n'était pas parce qu'elle voulait continuer de travailler ! C'était parce que son pré était pelé, il était donc non pertinent d'y aller, et je me transformais en mauvais leader en l'y emmenant. (il m'a suffit de lui mettre du foin pour résoudre ce "problème"...)
Le cheval est donc bien capable de changer de leader si celui-ci se montre incompétent.

Si les chevaux sont capables de changer de meneur, pourquoi pas les hommes ?
J'ai éliminé, tout à l'heure, la notion d'opinion et ainsi celle de parti. Mais le parti c'est peut-être d'avantage un clan, qu'un assortiment d'idées directrices ?

Le cheval a-t-il l'esprit de clan, est-il lié à un groupe, de préférence à tout autre ?

Oui, les chevaux ont des affinités entre-eux et ils sont fidèlement liés à leur groupe. On voit les membres des troupeaux qui se rapprochent les uns de autres en cas d'inquiétude, les chevaux qui se liguent entre eux contre un intru, ou un dominant qui va prendre la défense d'un compagnon de son troupeau contre un autre.






Alors, est-ce que, à l'exclusion de tout raisonnement, de toute notion de confort, de sécurité même, l'homme comme le cheval, reste généralement incapable de se dissocier du groupe auquel il s'est attaché ?

dimanche 13 mai 2012

Qualisto ou le manque de travail

Qualisto, c'est lui
C'est un poney fjord, adorable et amical envers les humains.
Il doit avoir environ 7ans. Ce n'est pas mon cheval, mais il est en pension au même endroit que ma jument, et fait donc parti des chevaux que je soigne (nourris en particulier) régulièrement. Qualisto n'est pas débourré et ne travaille pas. Ce n'est pas nécessairement un soucis. Je ne suis pas convaincue que tout cheval doive travailler et être en conséquence "débourré" pourtant ...

Qualisto a un comportement assez juvénile : curieux, insistant mais qui évolue fortement à l'heure actuelle vers le très irrespectueux et l'agressivité.
En fait,

Qualisto a besoin de travailler.


Tout d'abord, parce que Qualisto s'ennuie.

Dans une première période, il vivait au pré, avec des copains et de l'alimentation à volonté, ce qui n'est pas forcément bon pour lui d'ailleurs car il est facilement en surpoids.
Ses compagnons étaient Bouyou, un grand sang-chaud belge d'une 20aine d'année, Square, un pur sang-anglais de 5ans (ces deux chevaux sont la cause de l'alimentation poussée des équidés de ce pré) et un vieux poney type pottock, d'une 20aine d'année aussi, Ernest.
Lors de son intégration dans le pré, Qualisto a voulu se lier d'amitié avec Ernest, mais le vieux ronchon n'aime que les filles, et n'en a pas voulu.

Finalement, il est devenu grand copain avec Square.

Square et Qualisto jouaient beaucoup, des jeux de mâles :
En général, Qualisto prenait l'initiative du contact. il l'embêtait un peu et Square répondait : ils se mordillaient gentiment, se cabraient un peu, se poussaient... Puis, le ton montait, les morsures se faisaient plus dures, ils se couraient après, ou plutôt Square s’enfuyaient et Qualisto lui courait derrière... Puis Square revenait quand Qalisto ne suivaient plus... Bientôt, les postérieurs volaient un peu.
Les jeux de poulains, des jeunes mâles en particulier, consistent à tester les forces de caractère, à argumenter sur leur capacité à être dominant, à tester leur habileté à se battre ...

Ils ne se faisaient pas mal, mais il y avait des bobos. Rien de grave, c'était du jeu, ça leur faisait du bien au fond...






Sauf que Qualisto, jamais il ne s'arrête, il était toujours après Square, mais aussi après les autres. Pas Bouyou, il avait peur de Bouyou, mais il embêtait le pauvre vieux Ernest...

Et nous... Lorsqu'on venait au pré, on avait toujours un nez jaune quelque part. Dans le dos, sur l'épaule, dans la poche, dans les mains.... Il est mignon Qualisto, mais enquiquinant, envahissant, et là, c'est un problème ; j'y reviendrais.



Qualisto est un peu âgé pour jouer comme il le faisait avec Square. On peut expliquer ce comportement par trois choses : son caractère propre (pourquoi pas, mais les éthologues semblent dire que le jeu n'existerait pas chez le cheval adulte, le principe de néoténie peut contredire ce point au moins en ce qui concerne le cheval domestique, mais c'est un tout autre sujet), le fait qu'il soit castré qui a pu le maintenir dans un état juvénile, et l'absence d'occupation (de travail) qui le pousse à trouver une activité ...


Maintenant il se retrouve avec des chevaux plus âgés, qui eux ne jouent pas (ou moins et surtout pas aux mêmes jeux).
Qualisto est tout d'abord resté avec Ernest (les deux grands étant partis à l'herbe) son comportement envahissant envers nous c'est aggravé, d'autant plus qu'il dominait Ernest. Il se trouve à présent au pré avec un autre grand poney/ petit cheval (croisement d'islandais et de barbe) borgne et âgé de 20 ans lui aussi, Java.

Qualisto a tout d'abord tenté, avec un certain succès, de dominer Java, mais aussi de s'en faire un copain : il le colle, le suit, le renifle... Ils se battent assez souvent, Java est gentil mais importuné par cet envahisseur impoli. C'est sans gravité : ils sont de force égale, non ferrée et se séparent vite. Pendant quelques temps, Qualisto à le premier accès aux ressources, mais au bout d'une quinzaine de jours, la situation se stabilise et Jave domine franchement. Ils sont copains c'est-à-dire qu'ils mangent ensemble parfois, se font des grattouilles, mais Java a expliqué à Qualisto que certains jeux ne sont plus de son âge et qu'il entend manger la meilleure part ! Le comportement de Qualisto avec nous s'améliore sensiblement.


Qualisto manque de discipline

Donc, je le disais, Qualisto est un cheval envahissant.


Lorsqu'on entre dans son pré, on a une grosse tête jaune qui nous barre la route, éventuellement nous pousse. Ça peut sembler agréable dans un premier temps, il est affectueux, câlin, mais c'est équinement incorrect. Cela pose de mauvaises bases sur la relation homme /cheval.
C'est un soucis : on ne peut rien faire, on est envahi. Pire, si l'on veut s'occuper d'un autre cheval, celui-ci peut se faire attaquer (il ne le fait plus avec Java) et tant pis si nous sommes à proximité.
Au final, c'est dangereux et d'autant plus qu'il est franchement irrespectueux, ne se pousse pas et pire, les mauvaises bases  étant posées, lorsque l'on refuse de se laisser faire, il se rebiffe et menace... C'est-à-dire à chaque fois qu'on l'alimente, il couche les oreilles, tente de nous bousculer si l'on ne lui donne pas immédiatement le foin, voire, il tourne le cul si l'on lui demande de se pousser.

Étant donné la direction prise, deux situations sont possibles si rien n'est corrigé :
1) On le laisse faire, après tout, si on ne le contrarie pas, il reste gentil. On s'occupe de lui en priorité (et tant pis pour les autres propriétaires, quoique grâce Java, la situation semble s'être améliorée) ; on lui donne le foin vite fait, tant pis si c'est dans les crottins... (moyen tout de même !)
Le gros problème est que ainsi, on confirme sa dominance, le jour où on aura besoin d'une meilleure obéissance, on ne pourra pas. Le cheval se rebiffera voire blessera quelqu'un. "Je ne comprends pas, on a toujours été gentil avec lui pourtant !" ben voyons!

2) On sanctionne, à chaque fois, sévèrement même s'il faut. Un cheval dont on s'occupe régulièrement partage son temps entre beaucoup de soin, du travail, des récompenses, et parfois des sanctions. Dans le cas de Qualisto (qui n'est pas mon cheval, qui ne m'est pas confié au travail) la relation se baserait alors uniquement sur la sanction, il perdrait confiance et anticiperait, on le rendrait agressif.

Une solution en attendant une amélioration.
Heureusement, il y a un troisième chemin qui permet de mettre des limites. Il s'agit d'éviter la situation conflictuelle.
Attacher le cheval avant de distribuer l'alimentation permet de ne pas l'avoir dans les jambes et ainsi de ne pas se trouver en situation de devoir le sanctionner et de rester en sécurité (bien que je ne pense pas qu'il présente un danger à l'heure actuelle, ça peut venir.) Cela permet en plus de le manipuler, de le contraindre un tout petit peu. Si, en plus, on prend le temps de l'emmener à son tas de foin en main on instaure un bon statut de leader, et on entre carrément dans une relation positive. Ce faisant, on affirme notre statut de dominant car on en profite, le licol aidant, pour travailler le respect en main, on attend qu'il demande la permission pour le laisser manger.
La demande de permission se voit dans l'attitude du cheval : hésitation, détournement léger du regard, le nez par terre a distance, approche latérale... L'approche directe n'est pas autorisée, encore moins si les oreilles sont plaquées !


Après quelques temps, on peut recommencer à alimenter en liberté, mais il vaut mieux garder l'habitude de se munir d'une chambrière pour garder le cheval à distance si besoin est.


Voici Square : il prend le seau d'une manière latérale. Les oreilles sont couchées mais pas plaquées. En fait, elles ne marquent pas d'agressivité, mais plutôt de l'inquiétude et une certaine tension nerveuse. 

  En quoi le travail améliore ces problèmes ?

Dans la nature, le cheval ne travaille pas, il peut alors sembler étrange de considérer le travail comme salutaire, voire indispensable à un cheval. Le cheval sauvage doit affronter des obstacles ou situations variés. Des énigmes naturelles qu'il doit résoudre, pour boire, s'alimenter, procréer etc... La nature lui pose sans cesse des contraintes diverses.
Le cheval domestique n'a généralement pas ces soucis à résoudre, même si l'on essaie parfois de lui compliquer un peu la tâche (en utilisant des filets à petites mailles par exemple.) Cela lui laisse par conséquent beaucoup de temps libre, beaucoup de "cerveaux libre" aussi... il s'ennuie.

Le travail n'est pas nécessairement que de l'exercice physique, ce qui n'est déjà pas si  mal en soit ! On pose des énigmes au cheval, on peuple son esprit de données nouvelles qui doivent lui revenir par la suite. On prend un peu du temps de sa journée, pendant lequel on lui procure une occupation différente. On le mobilise.
Les propriétaires de Qualisto viennent le voir, il n'est pas à l'abandon, loin de là, mais ils ne lui posent pas de difficultés, pas de challenges, pas de contraintes.

Le travail permet d'entretenir de bonnes relation. Par le pansage déjà (mais on peut brosser sans faire travailler), par la mobilisation : on sait que le cheval qui fait bouger l'autre est le cheval dominant, la base du travail avec un cheval étant généralement le mouvement, on entre bien dans ce contexte. Cela donne des occasions de récompenser, voire de faire réfléchir le cheval. On entretient une certaine perméabilité de son esprit (disons, capacité à apprendre, à communiquer avec nous). Enfin, on passe un moment avec lui (bon de préférence) ce qui permet de créer des liens.
Les petites contraintes, les récompenses etc permettent de déterminer, de manière assez indirecte mais plutôt efficace si l'on reste cohérent dans notre manière d'agir entre temps avec le cheval, le cadre de la relation que l'on veut entretenir avec lui. On n'oublie pas que, à partir du moment où le deux-pattes est proche du cheval, ils sont en situation de travail (c'est-à-dire que le cheval doit être attentif à l'homme, en état de communiquer avec lui et de répondre à ses demandes.) Alors il est naturel qu'un travail construit favorise une bonne relation générale.
Pour rappel : une bonne relation ce n'est pas des câlins, c'est confiance et respect, pour l'essentiel.

Qualisto me sert ici d'exemple, parce que je le vois quotidiennement et que l'évolution de son comportement est caractéristique, mais il est loin d'être le seul dans ce cas.
Je vais présenter ici brièvement 8 autres chevaux en expliquant en quoi le travail leur est indispensable ou pas, tous ces chevaux vivent au pré avec un ou des compagnons.

Java environ 20, petit cheval ou grand poney de type rustique. Facile à soigner, ne pose pas de problème. Il semble apprécier la compagnie de l'homme mais aussi pouvoir s'en passer, ne semble pas avoir un gros besoin de travailler, mais il tirerait certainement un certain bénéfice à le faire (soin, occupation, entretiens de la santé par un travail approprié)



Bouyou, environ 20 ans. Bouyou souffre d'une déformation d'un postérieur suite à un accident. Il a été cheval de compétition et a du beaucoup travailler. Sa propriétaire actuelle s'occupe régulièrement de lui, mais il ne travaille pas. Il semble (il ne fait plus parti des chevaux que je soigne quotidiennement) bien équilibré ainsi. Il a eu néanmoins une phase agressive vis-vis de l'homme à son arrivée, en particulier lors de la distribution des repas. Le travail aurait peut-être pu améliorer rapidement les choses, mais je pense que le problème était situé ailleurs et plutôt lié à son passé de cheval de box (proximité, surpopulation) et son manque d'état (il est fort probable que ce cheval ait eu faim)



Joguette, 30 ans passés, a fait du club et servi de "jouet" à des enfants c'est ma ponette depuis une dizaine d'année. Elle semble apprécier de promener des tout-petits, mais de manière très épisodique et sur un temps très court. Elle a exprimé clairement vers ses 22ans qu'elle avait suffisamment travaillé dans sa vie en manifestant une assez mauvaise volonté, un gros manque d'entrain et un air dépité à chaque propositions. En revanche, un pansage régulier entretient les liens et un bon moral.

Ernest, 20 ans environ, a fait du club et sert de "jouet" à une famille. De même que pour les trois autres chevaux âgés mentionnés ci-dessus,  les soins et les attentions lui sont moralement plus profitable que le travail à proprement parler.

Square 5 ou 6ans, réformé des courses suite au claquage des tendons des deux antérieurs. Cheval craintif qui connait les bases de l'éducation. Il ne travaille pas et est peu manipulé. Bien qu'il ne présente pas de difficulté lors des soins ordinaires et est respectueux de l'homme (plus exactement, il est craintif), il lui serait profitable de travailler. La crainte risque de s'estomper et être remplacée par un excès de confiance et il risque de devenir envahissant (lié à la personne qui le manipule de temps à autre, qui autorise certains débordements "affectifs" (ce n'est pas de l'affection)). Le travail, et les soins et manipulations qui y sont liés, lui permettraient de prendre confiance et respect (cheval suiveur et respectueux), lui permettraient peut-être une meilleure confiance en lui. Cela mobiliserait aussi son énergie et éviterait que d'éventuels débordements causent un accident, dans une petite mesure.

Lili 14 ans, travaille de manière épisodique. Elle ne montre pas un gros besoin moral de travailler : son comportement reste régulier entre les périodes où elle ne fait rien et celles où elle travaille. En revanche elle a un très gros besoin de soin et de contact humain.

Lune ma jument de 14 ans, travaille assez régulièrement mais connait des périodes où elle ne fait rien. Le manque de travail la conduit à une agressivité accrue envers les autres chevaux et lui donne un mauvais oeil qu'on peut associer à un mauvais moral.

Qualima, 7 ans, travaille de manière épisodique. Devient rapidement agaçante ou agressive avec les autres chevaux durant les périodes où elle ne fait rien et envahissante et irrespectueuse vis-à-vis des deux-pattes, avec une tendance à la "réponse insolente" (c'est-à-dire à botter) si la période se prolonge.

Pour conclure, tout les chevaux mentionnés montrent un meilleur moral et une meilleur adaptation à la vie domestique, avec des soins réguliers (pansages en particulier). Le comportement des plus jeunes est grandement amélioré avec un travail régulier. Les chevaux plus âgés ont généralement un comportement plus adéquat, ce qu'on peut mettre sur le compte d'une énergie moindre et d'une acquisition sur le long terme du comportement à adopter vis-à-vis de l'homme. En outre, le comportement des individus âgés évoluent moins que celui des jeunes.
Je n'ai pas mentionné la santé physique à laquelle profite généralement un travail régulier, que ce soit le surpoids (Qualisto et Lili essentiellement), la préservation du bon fonctionnement musculaire et articulaire (Lune en particulier, et la majorité des chevaux âgés... et donc des jeunes en prévention et à condition que le travail soit adapté.)

La vie des chevaux-tondeuses n'est pas la meilleure. Avoir un cheval demande du temps, même si l'on s'arrange pour lui procurer des conditions de vie optimales (pré, compagnons, alimentation).