jeudi 7 juin 2012

L'âge de la retraite ou "qui veut voyager loin ménage sa monture"


On en parle beaucoup à l'heure actuelle : reculer l'âge de la retraite ou pas, jusqu'à quel âge peut-t-on travailler etc...
J'ai rencontré pas mal de cavaliers, content d'eux souvent, me dire " Ah oui, il a 15ans, il est à la retraite maintenant !" mais j'ai aussi rencontré des chevaux encore en activité à 20 ans. A Vienne, les chevaux travaillent et vont en spectacle au-delà.

On veut partir à la retraite de bonne heure parce qu'on est fatigué, qu'on a trop travaillé. Je veux bien, je suis même d'accord, mais pas entièrement.
On veut partir à la retraite pour laisser la place aux jeunes. Comme c'est louable ! Mouais, on part rarement à la retraite comme au sacrifice ! C'est un prétexte mais sans doute le meilleur.


Le problème est que la retraite coûte cher, très cher. Le fait est aussi, qu'avec les progrès de la médecine, on reste en bonne santé plus longtemps. Parfois, certaines personnes se trouvant désœuvrées, isolées avec la retraite, sombrent dans la dépression.

On trouve aussi très fréquemment cet ennui chez les chevaux retraités, probablement plus fréquemment que chez les humains d'ailleurs, de même qu'une baisse de forme, une perte d'état etc... Faut-il se dire : le cheval est en perte d'état, on a bien fait de mettre le à la retraite ou : le cheval est en perte d'état à cause de la mise à la retraite ?


Dans un premier temps, je peux affirmer que mettre arbitrairement un cheval à la retraite parce qu'il a 15 ou 16 ans n'a aucun  sens : de nombreux chevaux sont en pleine forme à cet âge là, et le seront encore pour de nombreuses années. Peut-être peuvent-ils se montrer moins vaillant parfois, mais ils peuvent encore travailler, même, ils le doivent car cela aide à les maintenir en bonne santé, tant du point de vue moral que physique.
Certains, par contre, sont déjà "usés" à cet âge et il est bon effectivement de réduire considérablement leur rythme de travail, voire les arrêter tout-à fait, à condition de continuer à s'en occuper.
On remarquera que la plupart de ces chevaux mis jeunes à la retraite redeviennent tout à fait apte à produire un travail relativement léger après une longue période de repos.

Qui sont les chevaux précocement mis à la retraite, à bon escient s'entend ? Ce sont les chevaux de club souvent, ceux de compétitions, qui ont commencé jeunes, qui ont beaucoup travaillé, et souvent, qui ont mal travaillés. Ce sont les chevaux accidentés aussi.
Les chevaux qui peuvent bénéficier d'une longue carrière sont au contraire ceux dont on a respecté le rythme de croissance et qui ont eu plus tard un travail étudié, adapté et surtout mesuré !
Comment savoir, si notre cheval doit être mis à la retraite, ou prendre du repos ? S'il nous parait être fatigué, avoir vieilli, éventuellement souffrir, il est simple de prendre l'avis d'un vétérinaire. En effet qui mieux qu'un professionnel de la santé peut dire de quoi est physiquement capable le cheval ? De même, peut-être qu'un avis médical pourrait justifier un départ précoce à la retraite pour un deux-pattes ?


Comme pour les chevaux, il me parait bénéfique de reculer l'âge de la retraite pour les humains. Comme pour les chevaux, on éviterait ainsi (pour les personnes concernées) l'ennui et la dépression, le sentiment d'inutilité. Comme avec les chevaux on pourrait profiter des expériences aussi bien pour la qualité du travail que pour enseigner les savoir-faire.
Mais si cela diminue le problème du coût de la retraite, cela pose celui du chômage et surtout ne résout en rien les difficultés liées à la fatigue !
En réduisant la charge hebdomadaire de travail, il est évident que nous serions moins fatigué, moins vite abimé et nécessairement aptes à travailler sur le plus long terme. En outre la charge individuelle étant réduite, cela laisserait du travail à d'autre, diminuant ainsi le chômage.
"Oui, mais le salaire ?" Diminuant le chômage, diminuant la fatigue donc les maladies, les accidents et retardant la retraite, les charges seraient moins importantes, la productivité serait meilleure, permettant ainsi de maintenir un niveau correct de salaire.


Si nous sommes assez malin pour économiser nos chevaux afin qu'ils puissent vivre et travailler sur le long terme, en bonne santé, en tout bonheur, ne pourrions-nous pas l'être suffisamment pour faire de même pour nous ?

Le fait est qu'économiser son cheval reste encore malheureusement assez marginal, peut-être ne sommes nous pas encore suffisamment malin ?

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