vendredi 27 janvier 2012

Hadopi, SOPA et compagnie

Les gouvernements de ce que nous appelions le monde libre, mènent une guerre contre ce qu'ils appellent le piratage. Enfin... les gouvernements .... disons plutôt les majors, faisant pression, soudoyant, cajolant ... -que sais-je ?- nos dirigeants.

Tout d'abord, une petite définition : Qu'est-ce que le piratage ?
Je me rappelle, lorsque j'étais petite, une personne de ma connaissance travaillait dans un magasin vidéo, qui louait et vendait des films en cassette (vous savez, ces drôles de boites avec une bande magnétique ! A l'époque on m'apprenait que dans le futur, les films seraient enregistrés sur des petits disques argentés, puis même sur des dorés et qu'on pourrait mettre plein de film sur un seul de ces petits disques... Un rêve merveilleux ! ) Il y avait, dans l'arrière boutique, une petite collection de cassettes piratées : c'était des films qui avaient été recopiés sur d'autre cassette (l'opération était si simple à l'époque ! ) et qui étaient revendues, sous le manteau, à bas prix. C'était interdit bien sûr !
Dans le même temps, j'enregistrais mes émissions favorites sur des cassettes vierges et les gardais soigneusement, que ce soit d'ailleurs, des films ou de la musique. Cela était parfaitement normal et personne, il me semble, ne s'en plaignait ou on ne les écoutait pas. Les copains s'échangeaient des morceaux de musiques, la culture circulait alors librement...
Le pirate est un voleur : il prend ce qui ne lui appartient pas et le revend. Pire encore : le pirate saborde, autrefois il coulait les vaisseaux ou s'en emparait (allons ! vous connaissez Pirates des Caraïbes !). Un pirate informatique (hacker en anglais), est un individu -de génie- capable de saborder un ordinateur et d'en prendre le contrôle ou d'en explorer tous les recoins secrets. Dans les séries américaines, il y a plusieurs exemple de ces génies bien sympathiques qui sauvent le monde en piratant les serveurs du FBI... Dans le monde réel, si ils sont mal intentionnés (et soyons logique, ils le sont souvent) ils peuvent déclencher des catastrophes !

Pensez-vous que le petit gars qui enregistre une série à la télé, ou même recopie un DVD soit dangereux ? Soit assimilable à ces pirates théoriquement capable de déclencher une guerre nucléaire ?
D'accord, le petit gars, une fois qu'il a recopié, il prête, enfin il donne, à ses copains. D'accord, avec internet ses copains sont des milliers ... et il ne les connait même pas !
Alors, forcément, il y a un manque à gagner !
Phénoménal selon certains (les majors, bien sûr..) Pas tant que ça ! Rétorqueront ceux qui sont de bonne foie ! Ben oui : achèterait-on autant que l'on télécharge ? Bien sûr que non !
Et on dit que cela met la culture en danger ! J'me marre ! ... Jaune !
L'argument est le suivant : si l'on partage (remarquez comment ce joli mot, que l'on apprend à respecter en maternelle, devient vilain selon ceux qui l'emploient !) et si l'on télécharge, les artistes (eux, vraiment ?) n'auront plus de quoi vivre et il n'y aura plus de musique, de film bref il n'y aura plus de Culture...
 Ici, un petit aparté s'impose :
On considère donc les partageurs comme danger pour la culture, les majors en étant les garants. Sachez tout de même que la plupart des musiques, des films, des séries sont testés, formatés pour plaire au plus grand nombre car c'est vendre au maximum. Quelques petites merveilles sont ainsi écartées à cause d'originalités, de réflexion trop poussée etc... Attention de très bonnes choses survivent tout de même, et des mauvaises sont évincées mais on ne peut pas dire dans ces conditions que la sauvegarde des artistes, de la diversité, bref de la Culture est la priorité des Majors... !
Bref, reprenons : si l'on télécharge, plus de culture ; si l'on ne télécharge pas on achète et la Culture est sauvée (mouaif, disons un petit bout ...). Ben oui mais non ! je l'ai déjà dit plus haut on n'achèterait pas tout ce qu'on télécharge où trouverait-on les moyens ? Donc on regarde moins, on écoute moins, les copains ne disent pas "Tu connais ça ?" "Tiens, regarde ceci, tu verras.."  ... on a moins de Culture. Des artistes restent dans l'ombre, ils dépérissent ... Plus de partage, plus de Culture...
Ben oui,  j'exagère, mais eux aussi ! Reste que grâce à internet, de nombreux individus regardent, écoutent des choses dont ils n'entendraient même pas parler, ou qui leur resterait inaccessible. Le partage, c'est la propagation de la Culture.

Cependant les artistes méritent d'être rétribués, c'est normal, ils produisent un travail.
A cause de cela (enfin, c'est ce qu'ils disent) ils inventent des procédures de restrictions, de plus en plus invasives et arbitraires, méprisant la liberté individuelle, prônant le tout contrôle de certaines industries sur internet et donc sur nous. Leur volonté est de retenir à tout prix un pouvoir qui leur échappe, de maintenir un mode économique et social obsolète, quitte à faire un retours drastique au temps féodaux et à la gabelle.

Pourtant, la solution est simple, et elle a déjà été trouvée : la licence globale : une petite part de nos abonnements internet devrait être reversée aux artistes, proportionnellement aux téléchargements. D'autre part, une partie de ce que rapporte la publicité sur les sites de téléchargement doit aussi leur revenir.
Encore un petit aparté :
Cela existe déjà en quelque sorte : la redevance sur les CD et autres disques durs où vous enregistrez votre travail personnel et vos photos : vous payez pour quelque chose que vous ne faites pas, puisque c'est interdit !
Retournons à notre solution : La licence globale et la publicité permettant de payer proportionnellement et donc équitablement les artistes, permettrait à la culture de continuer de se rependre, préserverait les artistes et peut-être leur donnant plus de liberté, plus d'opportunité de percer, favorisait une réelle diversité culturelle.

Ah, mais oui ! J'ai parler de préserver les artistes et la Culture ! Pas les majors !

mardi 24 janvier 2012

La cravache

C'est très bien, on aime le cheval et on s'offusque de tout ce qui semble pouvoir lui faire mal. Néanmoins, il ne faut pas tomber dans les excès, comme ceux qui poussent les hauts-cris dès qu'il est question de cravache. Bien sûr des brutes parviennent à provoquer des hématomes voire à ouvrir le cheval ; avec ou sans cravache, un mauvais homme de cheval est un mauvais homme de cheval ; il n'est pas utile d'épiloguer.

Tout d'abord, mettons les choses au clair et les points sur les i :
Un cheval pèse en moyenne 500kg et il a une certaine volonté, voire une volonté certaine. Dans la mesure du possible, il doit vous obéir et dans tous les cas respecter votre espace. Si la cravache est très rarement un bon moyen de se faire obéir, il permet de se faire respecter (au sens équin du terme c'est-à-dire préserver notre espace, faire céder la place). Un coup de cravache est pour le cheval associable à une morsure ou à un coup de pied.

Le "pousse-toi de là" ordonné par la cravache à pied est transposable à cheval pour réaliser une leçon de jambe.
Que ce passe-t-il si, dans ce cas là, on refuse d'utiliser une cravache ?
Dans un premier temps, le cavalier touche de la jambe - le cheval ne réagit pas - alors, il serre la jambe - le cheval ne réagit pas - il donne un coup de talons - le cheval ne réagit pas - il donne des coups de talons de plus en plus fort, en serrant de plus en plus ses jambes, se faisant il gigote, s'agite, se secoue sur la selle et le dos du cheval. A partir d'un moment qui dépend de la sensibilité du cheval, celui-ci, même si il le souhaite, ne peut plus obéir : la pression des jambes le gène pour respirer et l'empêche de passer (porte fermée qui l'enserre, les chevaux qui n'ont pas vaincu leur claustrophobie paniquent) Les coups de talons lui coupent violemment le souffle et lui font mal (imaginez des coups, même relativement légers, dans les côtes !) votre poids sur le dos le déstabilise et empêche le mouvement musculaire d'autant plus que l'équidé durcit ses dorsaux pour résister à la douleur que vous infligez à sa colonne.
Résultat, le cheval n'avance pas ou mal et il avancera de moins en moins et vous lui faites mal, vous le brutalisez.

Que se passe-t-il si vous utilisez la cravache ?
Vous touchez de la jambe - le cheval ne réagit pas - vous posez la cravache derrière la jambe - le cheval ne réagit pas -vous mettez un petit coup sec - le cheval ne réagit pas - vous mettez alors un coup un peu plus fort, ou, généralement plus efficace, vous multipliez les coups secs, selon un rythme bien précis. Le cheval fini toujours par céder à ce stimulis : c'est désagréable voir fait mal et l'oriente vers l'avant puisque ça vient de l'arrière (certains irréductibles, surtout ceux qui ont été blasés par des demandes inappropriées, des corrections irréfléchies, n'y cèdent pas et alors c'est toute une rééducation et un réapprentissage à faire.) Votre poids est resté stable (raisonnablement) les poumons, le plexus du cheval ne sont pas crispées, les côtes sont libres, la douleur provoquée par la cravache concerne la peau et ne dure pas et n'entrave pas le mouvement.  Le cheval est libre d'exhausser la demande.
Si, dès qu'il s'exécute il est abondamment récompensé, il sautera de plus en plus vite à la conclusion et si l'effleurement de la jambe ne suffit pas, le toucher voire le montrer de la gaule l'enlèvera.

Conclusion, dans ce cas, il est d'avantage barbare de ne pas utiliser la cravache que de l'utiliser.

Mais la cravache est moins utile dans le fait de taper qu'elle montre et qu'elle oriente. Très utile dans le travail à pied, elle permet de remplacer la jambe, de pousser et même d'aspirer les hanches. Elle permet de toucher aux antérieurs pour demander la jambette etc....
Pour faire monter dans un van elle peut orienter la direction des hanches, demander le mouvement en avant...
Elle permet de faire la transition d'un premier apprentissage d'un mouvement à pied vers un travail monté.

Mais cela ne s'improvise pas : il faut apprendre au cheval ce que signifie la cravache, lui apprendre à la respecter mais à ne pas en avoir peur. Sinon, il a des réactions de surprise, d'incompréhension et la cravache perd sa dimension d'outil pour effectivement devenir un instrument de torture.

La cravache n'est pas un instrument barbare, c'est un outil. L'homme, lui peut être : cruel, brutal, inconscient, ignorant ...