lundi 28 mars 2011

La plus belle conquête de l'homme !

Journal d'un débourrage (séance 35 du 27/03) : On avance...

Je vais chercher Tadja au pré et profite de ce changement d'environnement pour tester la prise des pieds. Tadja est beaucoup plus calme pour donner ses postérieurs, mais ce n'est pas encore suffisant.

Arrivée à la carrière, je la mets à l'attache et lui fait son pansage.
Mais ça s'agite d'un peu tous les côtés, alors je n'aborde pas les pieds tout de suite et commence par un petit travail en longe.
Mais il faut reprendre tout de suite les bonnes habitudes de calme, avec un petit travail en main sur les arrêts et les départs.

Je la laisse ensuite aller sur le cercle. Elle se montre très vite assez disponible : le travail plus fréquent à du bon. Il devenait indispensable pour pouvoir progresser.

Nous reprenons ensuite le travail sur les pieds : c'est long et demande beaucoup de patience et de calme. Les reculer et les déplacements de hanches (très mauvais, probablement la lombaire) sont des remises en place douces. Il faut aussi savoir profiter des occasions, aussi, quand ce sera possible, je prendrais le postérieur opposé. Cela diminue aussi son inquiétude ce qui finalement est assez logique car elle n'est pas obligée de changer ses appuis, chose qui lui pose problème à l'heure actuelle.
Ce qui est recherché dans ce travail c'est surtout la décontraction du membre et l'absence de résistance. Les massages sont faits à la fois pour soulager éviter les tensions (au niveau des lombaires) rassurer et décontracter (principalement ceux des postérieurs) Le soulèvement du pied est à peine visible. Il ne s'agit que de décoller le talon mais en maintenant le "lâcher prise" c'est-à-dire qu'elle me confie son pied. Quand elle se laissera aller ainsi facilement, on pourra progressivement et le lui reprendre correctement. Ca n'a l'air de rien, mais ça lui demande d'avoir les bons appuis correspondant, de plier toutes les articulations du membre et surtout de les laisser aller.


Le travail en longe se fait bien. La jument est à l'écoute, et même si elle est un peu raide latéralement et qu'elle a du mal à décontracter sa ligne du dessus, le travail est plutôt positif.

Je reprends le travail du montoir, que j'avais laissé un peu de côté à cause des évènements récents (j'ai demandé son avis à l'éthiopathe, qui m'assure que je peux monter sans risque pour son dos)
C'est tout simplement parfait : un montoir à plat de chaque côté, puis un nouveau montoir à gauche suivi d'un pas en avant. La pouliche est un peu déséquilibrée, ce qui est naturel, mais absolument pas inquiète.

Pour finir, un petit travail avec le filet, identique à celui de la veille.

Journal d'un débourrage (séance 34 du 26/03) : Positivons !

Les conditions de travail ne sont pas des plus favorables : un nouveau cheval vient d'arriver, cela créé une grande excitation.
De plus, Tadja est au box avec sa fille, car le nouveau est au travail.
Une fois le cheval entré au box, je sors les deux pouliches, mais comme le paddock donne directement sur eux, les raisons de s'exciter perdurent...
Et puis, Vahinée, se montre passablement envahissante, et comme de juste, Tadja très protectrice et donc un peu agressive. Comme, par dessus le marché, le nouveau, qui est jeune lui aussi, s'agite, pas moyen de les laisser jouer avant d'aller au travail...
Je récupère donc Tadja et sort du paddock, pour aller sur la carrière. Elle n'est pas tranquille : son bébé est seule avec un étranger, et puis, quand bien même, tout cela est très excitant.
En plus, les autres, dans le pré pas loin s'agitent aussi, forcément !

Je commence par la laisser aller sur le cercle et la laisse faire l'andouille. Tant pis pour les bonnes habitudes du "échauffe toi sagement, tu joueras après".
Donc Tadja joue, montre ses allures, s'exprime.... Et ça va mieux.

Je la remets à l'attache, lui fait son pansage, et je constate que les muscles sur les lombaires ne sont plus si durs, et qu'il ne sont pas sensibles. Je masse tout de même.
On prend les antérieurs, à la perfection. Le point le plus important est qu'elle les laisse posés mollement, sans chercher une seconde à les reprendre.
Mais le soucis, ce sont les postérieurs...
Je commence en utilisant la patte-longe. Pas à cause du risque de ruade mais pour pouvoir lui soulever le pied sans toucher le boulet claqueur (oui, oui, je sais ça ne fait pas mal... hum !) le souffle est rapide, la pouliche est tendue. Je cherche le point maximum qu'elle peut donner en restant confiante... Ca va pas loin il s'agit de se contenter de décoller le talon.
Il va falloir lui faire comprendre qu'il s'agit de ça, et que de ça.
Massage, demande etc... En faisant attention à sa position : comment se place -t-elle etc... Je tâtonne encore, ça ira mieux le lendemain.
Je les reprendrais plusieurs fois au cours de la séance.

C'est cela positiver : ne pas s'appesantir sur la difficulté, donner au cheval l'occasion de faire des choses où il est à l'aise, de penser à autre chose aussi. De se donner l'occasion de le récompenser, de passer un bon moment (le travail est mauvais, si l'on ne passe pas un bon moment !)

J'ai à disposition un filet à sa taille. Le mors est un petit mors en résine qui me parait très bien, mais qu'elle mâchera fortement tout au long du travail (il faudra essayer avec un mors "normal")
C'est le premier "vrai" travail à pied de Tadja. Un travail très positif, elle comprend très bien tout ce que je lui demande, même si elle se montre moins à l'aise à main droite qu'à main gauche :

A la fin de la séance, nous emmenons Tadja et sa fille dans l'autre pré, avec les deux juments âgées et nous ramenons le hongre pour tenir compagnie au nouveau : cela évitera les accidents car les deux chamelles n'ont pas un caractère avenant ! Et puis, les vieilles pourront sûrement mettre du plomb dans le tête des deux fillettes !

obéissance et confiance

J'ai déjà traité ce sujet sur le site mais je vais l'aborder ici d'une autre manière, avec un exemple concret : les pieds de Tadja.
En effet, la pouliche donnait ses pieds, pas forcément toujours très bien, on a son petit caractère, mais elle ne faisait plus mine de taper depuis longtemps. Alors, pourquoi les choses en sont-elle là ? Faut-il les prendre comme des désobéissances à corriger ? Je sais maintenant que non. Sinon, les séances de reprises autours de ce sujet auraient portées leurs fruits, ce qui n'est pas le cas.

Tadja est effectivement une pouliche qui a besoin qu'on lui pose les choses. Elle a besoin de barrières solides sur lesquelles s'appuyer. Elle en a un tel besoin, qu'elle ne va avoir de cesse de tenter de les forcer pour les éprouver. Bien sûr, elle ne fait pas "exprès" !
Plus probablement, elle se trouve en situation de manque de confiance, plus particulièrement de manque de confiance en elle. N'étant pas sûre d'elle, elle va souvent réagir par un fort refus à chaque difficulté, allant jusqu'à l'agressivité.

Il faut alors la rassurer : d'une part qu'elle ait confiance en nous = "si je te demande, tu peux le faire". Avec le "tu peux" on lui donne confiance en elle. C'est si facile par le verbal !
Pour la convaincre qu'elle peut nous faire confiance, il faut se placer en position de meneur et dominant équin.
Pour être un bon meneur, il faut l'emmener à des situations de bien être, de confort et de sécurité : le calme, les massages même des friandises. Etre soit même en état serein.
Pour être un bon dominant on ne tolère pas l'agressivité, l'envahissement de notre espace personnel. On peut choisir d'ignorer certaines menaces. En effet, si vous observez des chevaux en troupeau, les dominant sont parfois assez, voire très indulgents avec leurs compagnons, en particulier si ils sont jeunes. Bien sûr, si les limites sont franchies, alors il y a correction.

Maintenant, on parle des pieds, des postérieurs, indispensables à la propulsion, donc sans lesquels, il est impossible de mettre le danger à distance !
Les manipulations ne sont pas toujours agréables et parfois douloureuses. Chez une jument fragile comme Tadja, cela a eu un fort effet déstabilisant. Cela a probablement été comme une violence. Il y a peut-être un problème d'obéissance effectivement, dans le sens où un individu obéissant va faire quoi qu'il en coûte... Oui, mais enfin !
Alors on pourrait durcir, sanctionner et ainsi risquer de monter les échelons de l'échelle de la violence et de l'incompréhension. D'ailleurs, avec une jument comme Tadja, cela peut aller très loin dans deux directions aussi problèmatique l'une que l'autre : soit en allant jusqu'à l'anéantissement de son caractère et de sa personnalité : en en faisant un être mécanique, muet, introverti (jusqu'à une possible explosion, peut-être invisible car sous forme pathologique) soit en allant jusqu'au bout de son caractère, lui faisant perdre la mémoire des liens positifs qu'elle a pu créer avec l'homme, la rendant réellement agressive.

Donc que faire ?
Redonner confiance : "Oui, tu peux me confier ton pied." "Oui, tu est capable de te tenir solide sur trois jambes"...
Cela passe par un retour en arrière, tant pis, il faut ce qu'il faut ! Demander un bonne obéissance pour tout ce qui n'a aucun rapport ; faire des massages, en particulier de la lombaire et des membres postérieur ; chaudement récompenser toute bonne volonté...
Plus particulièrement, demander les pieds, souvent, mais peu. Dans l'immédiat, se contenter d'un soulèvement avec un relâchement : ne sentir aucune résistance...

L'obéissance, sans la confiance ne vaut rien !

mercredi 23 mars 2011

Journal d'un débourrage (séance 33 du 23/03) :Dur dur !

Tadja est mignonne comme tout au pansage et donne bien ses antérieurs.
Cela se corse aux postérieurs où elle se montre infernale... Elle fera même vaguement mine de taper pour le postérieur gauche et sera tout de suite réprimée !

Le problème est qu'elle a du mal à se tenir sur trois pieds, bouge, se déséquilibre, se tient mal... Dès que le pied se lève (il faut lui prendre mais elle le soulève un peu normalement) elle tend les articulations pour se dégager. Il y a bien moyen de lui tenir le pied de façon à ce que ce ne soit pas possible. Le problème est que ses articulations craquent très fortement et que je crains de lui faire mal...

Je finirais alors par avoir de nouveau recours à la patte-longe, surtout pour ne avoir à tenir ce boulet qui craque si fort.

Je crains une douleur, conséquence de son problème de lombaire, ou même la lombaire qui irradie facilement lorsque je prends ses pieds. D'après l'éthiopathe, à moins de la mettre dans certaines positions particulières (qu'il est compliqué de décrire comme ça) elle ne devrait pas avoir mal mais ...
Le problème est qu'elle a un besoin urgent d'un parage puis d'être manipulée. Pour cela, il faut qu'elle donne ses pieds. Mais, si elle a mal en attendant le parage (car elle se tient vraiment comme une quiche) et tant que la vertèbre n'est pas passée, il est compliqué d'insister sur les pieds... C'est un cercle vicieux et un peu une impasse : étant sûre qu'elle n'a vraiment pas mal, ce ne serait pas un problème de lui faire donner les pieds, tranquillement, progressivement. Mais sinon... La solution est peut-être dans les anti-inflammatoires : ils permettraient de masquer la douleur et de pouvoir ainsi d'une part s'assurer quelle est la part psychologique de la part physique dans les réticences de Tadja.
A suivre...

Je lui demande de marcher tranquillement et insiste sur les arrêts, qu'elle refuse de faire : c'est un jour où elle n'est pas avec moi ! Une petite remise en place s'impose, à base de reculer...


Quand elle est à peu près aux ordres au pas, je lui demande le trot, qu'elle est ravie de prendre ! Elle sort sa panoplie de trot en suspension, galop, et même un peu de passage (pas sur le film, dommage)...



Puis, elle travaille un peu : rien d'extraordinaire, mais du petit travail correct.

Plusieurs fois, au court de la longe, je vais lui prendre un pied. Le problème reste entier : elle le soulève un peu, le laisse plus ou moins prendre, mais le problème est qu'elle le repose aussi tôt sans que je puisse réagir à cause de ces fichus boulets qui craquent (je sais, j'en ai eu la confirmation après, il parait que ça fait pas mal ! )

Un petit retour au calme avec un gentil travail en main : marche arrêt, flexion (un peu raide à gauche)
Pour finir, je lui mets de fois le mors en bouche, aucun soucis...

En fait ce ne serait pas les pieds, la séance aurait été plutôt bonne, la petite remise aux ordres étant naturelle !

Prochaine séance
Samedi 26
Travail prévu
Pour voir, je vais la laisser s'exprimer en longe avant de m'attaquer à la prise des pieds.
Pour les pieds, reprise du travail comme si elle ne les avait jamais donnés...
Travail des flexions, prise du mors.

lundi 21 mars 2011

Main haute / Main basse

Je viens de lire un article , il reprend le fameux débat main haute / main basse entre Karl et Henriquet. Il a fait couler de l'encre, et de la vilaine : l'orgueil des cavaliers... ! Une guerre de clocher d'autant plus regrètable qu'au final cela n'est pas toujours si important que ça (j'y reviens).
mais Karl n'a pas la main si haute d'ailleurs !
Regrettable parce que à mon sens, Karl et Henriquet sont, chacun à leur manière, deux pointures en dressage de part leurs connaissances, leurs expériences et leur notoriété. A l'époque, je me disais que tout deux auraient pu s'unir pour parvenir à une réabilitation d'une certaine idée du dressage (d'ailleurs c'est le titre d'un ouvrage de Karl si je ne m'abuse) qui aurait contre balancé l'artillerie germanique des chevaux de concours. Karl est l'un des cavaliers présentant des chevaux au meilleur rassemblé ; Henriquet a des connaissances immense sur l'équitation, son histoire etc une très bonne pédagogie et une façon très agréable de s'exprimer quand Karl est difficile à suivre ...

J'y reviens donc : main haute / main basse ce n'est pas si important, pourquoi ? Parce que en tout, l'excès est mauvais.


Une main basse agit sur les barres, pour cela elle se trouve sous la bouche. Une main haute est au dessus de la bouche, elle agit sur la commissure.
La main basse qui intervient agit sur les barres par pression voire compresse la langue. On est d'accord cela est désagréable pour le cheval.
Quand elle n'intervient pas, elle peut avoir un effet appaisant, laissant la tête et l'encolure s'avancer et se baisser.
Chez Henriquet, si j'ai bien compris ce que j'ai lu de sa plume, les mains basses agissent comme des rênes fixes. Les mains, fixées de chaques côtés du garrot sur des rênes ajustées, donnent une résistance, à laquelle le cheval doit céder en s'arrondissant et en venant sur le mors. Là, les doigts s'ouvrent. Pour faire cela, le cavalier se tient en position plus ou moins d'équilibre, plus ou moins penché en avant, les bras tendus... Donc en surcharge de l'avant-main.

Si la main est trop haute, elle gêne : elle empêche le mouvement vers le bas et l'avant de l'encolure, peut provoquer ainsi l'inversement des vertèbres... le stress du cheval. L'appui est refusé au cheval
Surtout, elle est souvent invasive, agissant beaucoup. En effet, les cavaliers montant excessivement les mains les placent dans une certaine instabilité : les mains s'agittent, les bras, les épaules, les mouvements se répercutant au corps, dérangeant le cheval. Sous le prétexte de légerté, elle devient heurtante, agissant, certes à la commissure, parfois violemment pour empêcher le cheval de prendre appui.
Attention, je ne dis pas que cela est la position que préconnise Karl, c'est un excès dans l'application de ses méthodes.
Cependant, j'ai expliqué pourquoi je n'adhère pas à Henriquet à ce propos, il me faut expliquer pourquoi je ne suis pas complètement adepte de Karl non plus. Karl présente une équitation où la main passe son temps à agir, régler, empêcher et conditionner.


de P. Karl
Pour commencer, j'aime que la main reste tranquille, j'aime l'intervention moindre, minimum, mais ça c'est personnel. Le problème réside dans le conditionnement : le cheval se place par apprentissage, enfin il ramène, c'est-à-dire qu'il roue l'encolure à la demande de la main. Sous la selle de Karl c'est parfait : il sait rendre ces chevaux réactifs, impultionné, dans le mouvement. Chez un cavalier moins habile on tombe trop facilement dans l'écueil du cheval qui se retient : encolure placée, interdit de s'étirer et de prendre appuit le cheval se crispe dans une allure ratatinée qui lui est néfaste. On arrive parfois à des chevaux en deux morceaux, que Heuschmann appelle les "marcheurs aux jambes" avec un dos sur contracté : le dos se fige, les épaules et les hanches fonctionnent, mais le cheval a des allures courtes, saccadées et risquent des soucis de dos. Si au lieu de partir du cheval placé, on considère que le cheval se place en fonction de l'avancé de son travail : on ne place plus le cheval, on ne le lui demande même pas, mais on l'amène, par divers exercices, à prendre la position la meilleure, qui correspond a une attitude de plus en plus rassemblée (et parallèlement étirée)

Alors, mains hautes ou mains basses ? Tout simplement à leur place ! :p
La position de la main influe sur la position du corps : la main commence à l'épaule. Les épaules souples et tombantes, les bras le long du corps, les coudes tombants et souplement ployés, les mains se trouvent à une place naturelle, confortable et au-dessus de la bouche du cheval. Ici, elle peut résister, attendre, soutenir... en fonction des besoins.
Pour exemple, regardez des photos d'Oliveira, Lucien Gruss ...


 

dimanche 20 mars 2011

Le journal d'un débourrage (suite : séance 32 du 19mars)

Le 19mars, je me rends donc auprès de Tadja pour la reprise du travail.
Je constate en premier lieu que effectivement, elle refuse de se laisser prendre les postérieurs. Le gauche plus précisément, celui qui avait posé problème la semaine passée. 
Concrètement, à chaque fois que je le lui demandais, elle écartait le droit sur la droite, je pouvais alors prendre le pied mais elle se trouvait dans une position désagréable, instable même et soit gigotait à me démonter l'épaule, soit perdait l'équilibre. 
Je l'enlève donc de l'attache et demande à mon compagnon et caméraman, de la tenir afin d'éviter tout accident. (c'est pourquoi il n'y aura pas de film de cette partie du travail, qui aura pourtant pris la majorité de la séance) Comme elle était vraiment pénible, j'ai eu recourt à la patte-longe (j'en parle ici : séance 5 ) 
Elle a enfin compris comment soulever son pied en restant en équilibre... Enfin, elle a réappris puisqu'elle donnait (ou plutôt laissait prendre) ses pieds plutôt bien jusque là : Elle se laissait déjà secouer les antérieurs, et on avait travaillé les positions du maréchal.

J'ai fini de lui prendre les quatre pieds, et les ais bougé un peu, puis nous sommes passé au travail à la longe.

Elle commence par essayer de faire demi-tour, mais se fait rappeler à l'ordre dans la foulée..
Excitée, elle a du mal à rester au pas et coupe un peu ses cercles. D'ordinaire, je laisse les chevaux qui le souhaitent jouer à la longe en début de séance. Mais Tadja a tendance à faire n'importe quoi. Aussi, depuis quelques séances, je lui impose de marcher quelques tours au pas à chaque main, et surtout d'obéir dès le début : donc de marcher au pas et de longer le bois (voir quelque part par là ) Comme c'est une reprise, que la séance avec l'éthiopathe a été laborieuse, je revois mes exigences un peu à la baisse en ce qui concerne le bois et le hangar, mais lui impose le pas. Elle aura l'autorisation de faire l'andouille plus tard, une fois au trot.

Elle est assez longue à se calmer, mais fera quelques cercles corrects. 

Le travail d'incurvation au pas lui est difficile



Avec un travail plus fréquent, elle devrait mieux se discipliner et se calmer et s'assouplir.

Je lui demande quelques pas de trot en main. Elle exécute, mais ne trotte pas droit, perd ses repères... A revoir

Je termine la séance en lui reprenant le pied difficile et en le manipulant un peu. Cela semble acquis.

Jamais au cour de la séance elle aura essayé de taper ou de mordre.

Prochaine séance :
Le mardi 29mars
Travail prévu :
Les pieds (au cours du pansage) 
Marcher tout au long de la carrière 
Longe avec travail d'incurvation et d'engagement (une longe normale quoi !)
Travail autour de la prise du mors 

Le journal d'un débourrage (suite : l'éthiopathe)


L'avant dernière séance aurait du avoir lieu le mercredi 9 mars. Hors ce jour-là, Tadja était mal en point : son jarret était bloqué, elle était dans l'impossibilité de le plier pour donner son pied. Plus tard, avec la venue de l'éthiopathe, j'ai su que son problème au jarret découlait d'un blocage de la troisième lombaire...
Cela faisait longtemps en réalité, que je me posais des questions sur la locomotion de cette pouliche : des choses qu'elle faisait mal ou avec une mauvaise volonté évidente, les premières séances de longe avaient montré une locomotion de shetland... Rien de régulier, rien de sûr. Plus tard sa locomotion s'est manifestée de manière très positive, mes inquiétudes s'étaient calmées, mais elle présentait des gênes, soit à gauche, soit à droite. Encore une fois, impossible d'être sûre qu'il y avait un véritable soucis : entre le gros caractère de la pouliche, le fait qu'un cheval peut parfois être raide, plus ou moins ...
Bref, elle a donc vu une éthiopathe...

Je n'étais pas présente. On m'a donc expliqué qu'elle s'était montré sous un très mauvais jour, jusqu'à essayer de taper !

Il est vrai que je ne lui avais pas encore fait travaillé le trot en main. Je voulais l'aborder au court du travail à pieds (de dressage, plutôt que d'éducation). Le fait est que trotter en main est rarement d'une difficulté insurmontable pour les chevaux, et la plupart s'y mettent naturellement pourvu qu'on les pousse un peu. Mais Tadja ne fait rien comme tout le monde, j'aurais du le savoir ! (voir ici : les vidéos sur la gaule ; et d'autre...)
Pour donner les pieds, elle s'est montrée tellement infecte que certaines manipulations n'ont pas pu être faites.

A travailler donc :
Trotter en main,
Revoir les leçons pour les pieds et effectuer des étirements pour qu'elle apprenne à se laisser faire. Ces exercices était prévus.

Journal d'un débourrage

Les comptes rendus du travail de Tadja sur mon site : dialoguer avec le cheval, prenant tout à fait la tournure d'un blog, je me suis résolue à poursuivre ce travail ici...
Je commence par un petit résumé de ce qui s'est passé jusque là :
Tadja est une ponette français de selle. Cela fait maintenant environ un an que je la connais, et nous avons travaillé 31 fois ensemble.
La première fois que je l'ai vu, Tadja n'avait pas trois ans, mais elle avait déjà pouliné suite à un accident de pré. Cela a eu, d'après moi, une grande influence sur son caractère, qui est bien trempé, vous pourrez le constater !
Voici ce que j'en dit ce jour : "Tadja est plutôt envahissante et a tendance à coller et surtout à bousculer. Elle force le passage à l'épaule. Surtout, elle couche franchement les oreilles, menace de mordre si on ne lui cède pas le passage. Elle menace de ruer aussi mais ne le fait pas. "


Nous avons donc réalisé un travail léger, tout d'abord pour la recadrer, car elle était difficilement manipulable, voire dangereuse, puis, pour la préparer tranquillement au débourrage. Je la voyais une fois par semaine, voire moins.


Au fil des séances, elle a appris à mieux se comporter, marcher en main, se laisser brosser et donner ses pieds, marcher un peu aux longues rênes et tourner en longe...
Elle garde, bien sûr un très fort caractère, mais elle est tout de même devenue une pouliche au comportement difficile mais correct.




 Maintenant nous en sommes au stade où la pouliche peut presque être montée. Il faut parfaire la direction, et passer au travail sur le filet, confirmer le travail de musculation. Et bien sûr, mettre le cavalier en place ! Voilà où nous en sommes : réaliser un travail plus poussé sur la direction et la mise en avant et préparer le montoir.


Pour plus de détail sur ses bases, je vous invite à aller voir sur le site, en suivant le lien mis plus haut...