lundi 28 mars 2011

obéissance et confiance

J'ai déjà traité ce sujet sur le site mais je vais l'aborder ici d'une autre manière, avec un exemple concret : les pieds de Tadja.
En effet, la pouliche donnait ses pieds, pas forcément toujours très bien, on a son petit caractère, mais elle ne faisait plus mine de taper depuis longtemps. Alors, pourquoi les choses en sont-elle là ? Faut-il les prendre comme des désobéissances à corriger ? Je sais maintenant que non. Sinon, les séances de reprises autours de ce sujet auraient portées leurs fruits, ce qui n'est pas le cas.

Tadja est effectivement une pouliche qui a besoin qu'on lui pose les choses. Elle a besoin de barrières solides sur lesquelles s'appuyer. Elle en a un tel besoin, qu'elle ne va avoir de cesse de tenter de les forcer pour les éprouver. Bien sûr, elle ne fait pas "exprès" !
Plus probablement, elle se trouve en situation de manque de confiance, plus particulièrement de manque de confiance en elle. N'étant pas sûre d'elle, elle va souvent réagir par un fort refus à chaque difficulté, allant jusqu'à l'agressivité.

Il faut alors la rassurer : d'une part qu'elle ait confiance en nous = "si je te demande, tu peux le faire". Avec le "tu peux" on lui donne confiance en elle. C'est si facile par le verbal !
Pour la convaincre qu'elle peut nous faire confiance, il faut se placer en position de meneur et dominant équin.
Pour être un bon meneur, il faut l'emmener à des situations de bien être, de confort et de sécurité : le calme, les massages même des friandises. Etre soit même en état serein.
Pour être un bon dominant on ne tolère pas l'agressivité, l'envahissement de notre espace personnel. On peut choisir d'ignorer certaines menaces. En effet, si vous observez des chevaux en troupeau, les dominant sont parfois assez, voire très indulgents avec leurs compagnons, en particulier si ils sont jeunes. Bien sûr, si les limites sont franchies, alors il y a correction.

Maintenant, on parle des pieds, des postérieurs, indispensables à la propulsion, donc sans lesquels, il est impossible de mettre le danger à distance !
Les manipulations ne sont pas toujours agréables et parfois douloureuses. Chez une jument fragile comme Tadja, cela a eu un fort effet déstabilisant. Cela a probablement été comme une violence. Il y a peut-être un problème d'obéissance effectivement, dans le sens où un individu obéissant va faire quoi qu'il en coûte... Oui, mais enfin !
Alors on pourrait durcir, sanctionner et ainsi risquer de monter les échelons de l'échelle de la violence et de l'incompréhension. D'ailleurs, avec une jument comme Tadja, cela peut aller très loin dans deux directions aussi problèmatique l'une que l'autre : soit en allant jusqu'à l'anéantissement de son caractère et de sa personnalité : en en faisant un être mécanique, muet, introverti (jusqu'à une possible explosion, peut-être invisible car sous forme pathologique) soit en allant jusqu'au bout de son caractère, lui faisant perdre la mémoire des liens positifs qu'elle a pu créer avec l'homme, la rendant réellement agressive.

Donc que faire ?
Redonner confiance : "Oui, tu peux me confier ton pied." "Oui, tu est capable de te tenir solide sur trois jambes"...
Cela passe par un retour en arrière, tant pis, il faut ce qu'il faut ! Demander un bonne obéissance pour tout ce qui n'a aucun rapport ; faire des massages, en particulier de la lombaire et des membres postérieur ; chaudement récompenser toute bonne volonté...
Plus particulièrement, demander les pieds, souvent, mais peu. Dans l'immédiat, se contenter d'un soulèvement avec un relâchement : ne sentir aucune résistance...

L'obéissance, sans la confiance ne vaut rien !

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