mercredi 19 octobre 2011

Lune le mercredi 12 octobre 2011

Voici une série de vidéo d'une séance de travail avec Lune, avec des commentaires assez poussés. Je ne ferais pas d'analyse aussi longue à chaque fois, rassurez-vous. 
Cependant, je trouve cela intéressant de me confronter honnêtement à la réalité de mon niveau d'une part, d'autre part j'espère ainsi apporter un soutient et peut-être des réponses à d'autres cavaliers.

Les analyses et les vidéos montrées sont foncièrement honnêtes : rien n'a été enlevé, je n'ai pas supprimé des passages ne gardant que les meilleurs : tout ce qui a été filmé, donc une grande partie de la séance est montré.


Première prise de rêne


Lune a pu s'échauffer convenablement en longe et a fait quelques changements de direction rênes à la couture. A la prise de rêne, je lui demande quelques arcs de cercle mais je passe rapidement à de légères épaules en dedans : je trouve qu'elle manque d'attention et je souhaite améliorer le contrôle des épaules.

00:00:00 
Epaule en dedans légère à main gauche  trop de pli d'encolure -> on voit un léger déport de poids sur les épaules -> 00 00 09 toujours excès de poids sur les épaules. Je suis un peu "avachie" mes épaules partent vers l'avant ( aspect renforcé par mon incontestable surpoids :( )-> la jument est dans un équilibre assez en avant.
Le but à ce moment est de chercher l'arrondissement latéral de la jument et le contrôle des épaules. L'épaule en dedans me permet de contrôler son obéissance, et mobiliser son attention.
Je cherche en particulier la décontraction et l'obéissance. Le contrôle des épaules et donc un certain équilibre.







jusqu'à 00 00 29 
Ralentissement puis allongement du pas : le pas ralenti est joli, bien soutenu. Lune développe bien ses foulées. Un probable mouvement dans les fourrés alentours provoque une perte de concentration : la jument s'ouvre et n'est plus aux ordres. 00 00 23 la touche de la gaule favorise l'avancée du postérieur, néanmoins la croupe reste haute (mais nous voyons la hanche droite : celle qui peine à descendre). Sur un rappel à l'ordre pour un manque d'obéissance à la jambe, il faut que la réaction soit forte d'où le deuxième coup, plus sec.
Le travail d'allongement et de ralentissement est utile à l'assouplissement longitudinal. Il permet de contrôler / améliorer la réponse aux jambes et l'équilibre. Il se fait de préférence en ligne droite et permet ainsi de se rendre compte de (l'absence de) la rectitude.
de 00 00 45 à 00 01 06  
Arc de cercle à gauche : la jument s'arrondit joliment mais les épaules ne sont pas dans l'axe du cercle et placées à l'extérieur (inclinaison naturelle de la jument)























jusqu'à 00 01 42 

Un cercle plutôt correct à main droite, le postérieur gauche est peut être un peu à l'extérieur (toujours l'inclinaison naturelle de Lune). Ma position est plutôt correcte, mais je manque de grandissement dans le haut du dos. Sur l'arc de cercle, la hanche droite de Lune roule mieux (monte et descend) : l'engagement est correct et l'ensemble du corps fonctionne. Ma tête à tendance à plonger vers l'avant. 
Je sors du cercle en une légère épaule en dedans qui est pas mal au début puis se dégrade : je perds l'engagement de mon bassin, mon dos ne la tient plus. J'ai tendance à perdre le contact de la jambe gauche. 
Sur cette épaule, on voit bien ma rêne gauche qui emmène les épaules sur la gauche, elle ne devrait pas avoir une action continue. C'est essentiellement ma position tournée vers la droite qui encourage la jument à garder le pli à droite. La jambe droite aide à maintenir le mouvement et l'activité, elle n'est pas assez obéi, et c'est probablement à cause de cela que j'ai tant besoin de la rêne gauche. Si la jument sort de l'exercice, c'est en grande partie parce que je la "lâche" de la jambe gauche : elle n'est plus encadrée, elle peut échapper ses hanches à gauche et de désengager.
A propos des aides de l'épaules en dedans, Oliveira disait bien que l'exercice se maintient par les aides externes (les aides internes sont celles des nuls disait-il même …. Cf l'ouvrage d'Antoine Decoux)





Vers 00 01 52 
La jument va trop vite : elle précipite c'est une manière pour elle de limiter ses efforts -> mise sur le petit cercle. Cela permet de récupérer de l'attention, de la mettre en difficulté par rapport à son équilibre et donc de l'inciter à se réengager, de me faciliter le contrôle des épaules.
Ensuite, allongements / ralentissement cercle à droite et de nouveau transitions dans l'allure. La jument est plus déliée, les ralentissements sont marquée par une élévation de l'avant-main et par une amélioration du mouvement des épaules. Il y toujours trop de poids sur l'épaule droite caractérisé pour celui qui regarde par des déviations des trajectoires.

00 03 13 
Epaule en dedans. Elle est meilleure que la première, mais la jument vient vite à se retenir aussi, je décide d'allonger un pas ou deux en ligne droite (autant que possible) puis reprendre le mouvement : l'exercice capotte … Du coup je la remets sur le cercle on peut très bien voir le manque d'engagement et de perméabilité dans la hanche droite qui ne fonctionne plus vraiment. 
L'épaule en dedans qui suit ( environ 00 03 30) bien que très légère est plutôt correcte. Les aides sont plus légères et intermittentes














































Quelques allongements et ralentissements pour finir.



Deuxième prise de rêne 

(Les captures d'écran de ce paragraphe sont des deux films suivants et montre certaines attitudes intéressantes plus qu'elles n'illustrent directement mes propos)                                    



épaule gauche en dedans

épaule gauche en dedans, foulée suivante
Un nouveau travail au pas sur des déplacements latéraux plus poussés. Le but est de renforcer le contrôle des membres, de permettre la mobilité en tout sens. De renforcer la musculature et l'assouplissement des postérieurs, en harmonie avec l'ensemble du corps.
Les exercices sont enchainés en fonction des résistances. Le but est, tout en étirant le plus possible latéralement, de donner le maximum de mobilité à Lune. Pour se faire, il faut qu'elle mette un maximum de poids sur ses hanches, le plus équitablement possible (recherche de la rectitude)
Pour renforcer le contrôle des épaules et le travail du postérieur interne je tente une ou deux foulées de pivot autour des hanches en passant de l'épaule à la contre-épaule. De là, il m'arrive de revenir sur mes pas en gardant le pli, toujours en pivotant autour des hanches, mais sur la base de la hanche en dedans ( 00 00 00 épaule gauche ; 00 00 03 pivot en contre épaule; 00 00 06 pivot en hanche en dedans - dans cet enchainement, le postérieur gauche manque terriblement d'activité, c'est pourquoi l'exercice est peut marqué, assez fastidieux et que la jument se crispe) 

Alterner le travail approfondit d'un postérieur puis de l'autre est un bon moyen de renforcer l'arrière main. De manière assez simpliste on peut dire que l'on fait rentrer l'un après l'autre les postérieurs sous la masse. La base est l'épaule en dedans qui favorise la mise du poids sur l'arrière main et l'engagement du postérieur interne. Quand elle est fluide, on garde le pli tout en inversant le mouvement en reportant l'effort sur le postérieur interne en un travail de hanche en dedans. Dès qu'il y a résistance, il faut reprendre l'épaule. 


Elle me semble gênée, je lâche les rênes pour la laisser se gratter… Ce qu'elle ne fait pas… Mais tentera de faire dès que nous aurons repris le travail …




épaule droite en dedans

ralentissement


hanche gauche en dedans




épaule gauche en dedans


hanche gauche en dedans


hanche droite en dedans très mauvais placement de mon bassin

Poursuite du travail, avec un changement de pli en passant d'une épaule gauche à une épaule droite en dedans. 
Je termine par des allongements et ralentissement. 

Globalement, cette prise de rênes n'est pas mal, je ne me grandis pas assez, et Lune manque assez souvent d'activité, mais il n'y a pas de gros soucis. Avec une position moins avachie de ma part, j'aurais un meilleur contrôle de l'avant main, je tiendrais mieux Lune dans mon dos, favorisant le report de poids sur l'arrière main et le dégagement des épaules. Ayant plus d'activité, Lune pourrait avancer d'avantage ses postérieurs sous la masse, avoir des foulées plus amples et plus coulantes.



Troisième prise de rênes : travail au trot




Le travail commence  par des arcs de cercles et des allongements / ralentissement. Le passage au pas est du à une demande de ralentissement trop forte. 


Vers 00 01 13 
Je commence le travail de la spirale, étant donné que j'ai bien travaillé sur deux pistes au pas, je poursuis dans cette optique : réduction du cercle par l'action de la jambe isolée, dans l'esprit de la hanche en dedans, élargissement par l'épaule en dedans. Il s'agit donc d'un exercice de "balancement" d'un postérieur à l'autre, les bénéfices sont les mêmes que ceux mentionnés plus haut à propos des enchainements épaules / hanches.


C'est un exercice difficile pour Lune : il reporte du poids derrière et comme elle manque encore de force, elle perd en propulsion, du coup, elle prend un trot visiblement marché sur le film (je ne pense pas qu'il l'était tout à fait) c'est évidemment un défaut de l'exercice, la propulsion devant rester exactement la même,  mais c'est en même temps une preuve que le mouvement est correctement réalisé, et que le cheval ne se jette pas sur l'épaule. 


Je travaille plus à gauche qu'à droite. C'est peut-être une erreur. L'exercice me semble beaucoup plus facile à droite qu'à gauche, de plus le travail d'épaule gauche favorise la portance du postérieur gauche, le travail des hanche en dedans gauche demande l'avancée du postérieur droit et la descente de la hanche droite. Il place aussi les hanches à gauche mais "dans l'axe" et non pas dans la fuite. 
Mais, en visionnant la vidéo je remarque que les mouvements sont plus nets à gauche qu'à droite : la sensation de facilité à droite alors que le mouvement est très léger  est alors probablement le signe que le travail est insuffisant.


Durant tout ce travail, mes rênes ne sont pas tout à fait tendues. A notre niveau (à la jument et à moi) ce n'est pas vraiment suffisant : le travail aurait été peut-être meilleur avec des rênes mieux ajustées, car il y aurait moins eu de possibilités pour Lune de sortir les épaules. En contre partie, ça lui aurait rendu le travail plus difficile, il y aurait alors peut-être eu plus de résistances. (Si on fuit toujours les résistances, on ne progresse pas)


Vers 00 04 40 
Je renvoie en avant sur le droit pour un allongements, ralentissement puis je demande des changements de main, alternés de transitions dans l'allure (elles ne sont pas assez franche) Je pratique ces changements d'incurvation pour lui demander de s'étirer un peu et lui permettre de se décontracter. 




En effet, la spirale est un exercice qui pousse au rassembler (on est d'accord, Lune ne l'est pas : son équilibre lui permet d'ébaucher l'exercice, elle fonctionne, mais elle n'est pas dans Le Rassembler) il peut alors, dans une mauvaise réalisation et / ou par fatigue du cheval provoquer des crispations et / ou une baisse d'activité et d'engagement (dans une excellente réalisation il favorise l'activité par une amélioration de la rectitude), remettre sur le droit, allonger, laisser s'étirer soulage alors le cheval et redonne de l'activité, incurver doucement permet de bien décontracter le cheval. 





Si je recherche effectivement un rassembler,  une attitude très assise avec un fort relèvement de l'encolure, il ne faut pas que je néglige ces étirements : ils permettent de fortifier les abdos en facilitant l'engagement (pourvu qu'ils soient suffisamment bien faits) d'allonger la colonne, de relaxer le cheval et de permettre le libre jeux des articulations. Il convient que le dos soit tendu, mais qu'il reste souple. C'est à partir de cet étirement, que les hanches pourront s'abaisser dans le même temps que le bout de devant s'élèvera. Sinon, le cheval creuse et se contracte le dos (cheval qui se retient) 


Je finis sur des rênes presque longues : je les ai laissées filer pour augmenter l'extension de l'encolure, je vérifie le contrôle que j'ai dans ce cas… pas trop mal.



Je n'étais pas tout fait dans ma selle : mon assiette manquait un peu de profondeur. En conséquence, mon contrôle était moins précis et moins fin qu'il aurait pu l'être.


Conclusion
Une bonne séance d'étirement et d'assouplissement. La jument montre des résistances de poids "ordinaires" et est relativement tonique par rapport à son habitude. (En aillant pris de l'aisance dans sa locomotion, Lune semble moins "paresseuse".) Elle manque encore cependant de mouvement en avant (d'engagement). Elle se montre "facile" et de bonne composition. Pour ma part, je ne suis pas assez "dedans".
Il faut que je travaille plus à droite !
(Je recommande ce petit (long et fastidieux en fait, pas forcément flatteur en plus) exercice d'analyse à tout cavalier...)


jeudi 13 octobre 2011

Etat des lieux de ma situation équestre avec ma jument

Lune, c'est ma jument, a 14 ans. Elle est d'origine espagnole, en grande majorité, avec un peu de sang arabe et une part de mystère. 
C'est une jument gentille bien qu'au caractère très trempé.

Elle souffre d'un déséquilibre du bassin : en regardant certaine des vidéos, vous pourrez voir que la hanche droite est plus haute que la gauche et peine à descendre en dessous. Il a aussi une gêne, qui parfois doit être douloureuse, au niveau des vertèbres cervicales basses (base de l'encolure) que l'éthiopathe n'a pas (encore ! ) pu débloquer. 

D'un point de vue équestre, cela se traduit par le fait que 
- les hanches ont tendances à se mettre à gauche (son inflexion naturelle entre aussi en ligne de compte)
- les épaules sont à droite.
- le postérieur gauche a du mal à porter et propulser
- le postérieur droit engage mal
- elle a un bon pli d'encolure à gauche mais va vouloir raccourcir son encolure à droite et / ou rentrer les épaules (très visible au test de la carotte) et avoir tendance à basculer la nuque.
- elle a tendance à précipiter à main gauche et à se retenir à main droite.

Il est fort probable que cette dissymétrie des hanches, qui est assez importante, vienne du fait qu'elle ait tiré au renard étant pouliche. Un travail trop précoce, dans des terrains pas toujours adaptés l'on très probablement conduite à se retenir, d'autant plus que ces hanches devaient la faire souffrir. Auparavant, elle était tombée dans la position de la révérence, et avait manifesté une raideur dans une épaule, quasiment invisible, c'est peut-être lors de cette chute qu'elle s'est bloqué les cervicales. A l'époque, elle n'avait que deux ans et n'était pas travaillée. Je ne connaissais pas alors les ostéopathes. C'est peut-être à cause de cette ancienneté, que cette vertèbre est difficile à débloquer.

Même si les hanches sont encore très visiblement de travers, cela n'est plus douloureux grâce à l'association du travail d'une ostéopathe, d'une éthiopathe et un travail en longe et monté très étudié, ainsi que des exercices de stretching et des massages, du travail sur des barres au sol…


Au travail, Lune est de bonne volonté, bien que manquant souvent d'activité, faute en incombe en grande partie à mon manque de rigueur dans l'obéissance à la jambe et dans la justesse de leur utilisation. 

Elle est du type des chevaux "tricheurs" c'est-à-dire qu'elle a une bonne faculté à rouer son encolure, donnant un semblant de placer qui n'est pas forcément lié à une bonne attitude d'ensemble. 

De même, et comme la majorité des chevaux, elle peut donner des pas de côté faisant illusion : il est généralement facile aux chevaux de chevaler, mais c'est une autre histoire quand il s'agit de le faire en engageant et en reportant du poids sur l'arrière main, c'est-à-dire en manière à s'approcher du rassembler. Beaucoup de chevaux se contentent de reporter, voir de jeter leur poids sur l'épaule externe.

D'ailleurs, qu'est-ce que j'entends par rassembler ? Le cheval se met ensemble, les postérieurs avancent sous la masse, prenant en charge un maximum de poids. Ce faisant, ils favorisent la monté du garrot et dans le même temps, la ligne du dessus reste tendue. Le cheval est physiquement et mentalement disponible. Imaginez une orange capable de se déplacer en toute direction à la plus infime sollicitation.
J'entends, je lis, souvent des cavaliers dire que leur cheval est rassemblé…. Bien souvent ce n'est pas vrai, au mieux, il est placé, il est tendu. Si vous voulez voir des chevaux rassemblés, il faut aller voir les lippizans de Vienne, les alter-real de Lisbonne ou les pures races espagnoles de Jerez. Les chevaux de certains cavaliers particuliers : Oliveira, bien sûr, Bettina Drummond, Lucien Gruss….

Pour y parvenir il faut progressivement muscler et assouplir l'ensemble de la structure : le dos, soutenus par les abdos est apte à porter le cavalier, les hanches s'abaissent car les ressorts que constituent les postérieurs se renforcent et peuvent plier et s'avancer sous la masse, le garrot et la base d'encolure s'élèvent favorisant, de même que l'abaissement des hanches, la tension du dos et l'amélioration de l'équilibre, et de la portance. Cela sans raideur aucune.

Voilà ce que je recherche avec Lune. 
A l'heure actuelle, si je m'en approche les bons jours, disons que je l'apperçois au loin,  je n'y suis pas encore. 

Mais
- Ses allures se sont améliorées passant de "trottinette-ascendant-machine-à coudre" à "presque-plus-poney" et surtout gagnent en symétrie.
- l'équilibre s'améliore ;
- la direction s'affine.
c'est-à-dire que :
- Lune devient capable (ou plutôt, je deviens capable avec elle) de faire des cercles plus petits.
- le changement d'incurvation devient plus facile
- mais aussi, Lune se redresse mieux quand je passe à la ligne droite. (mais la ligne droite n'est pas toujours flagrante non plus !)
Dans le même temps et c'est lié à l'équilibre :
- elle se livre mieux, se retient moins
- elle se tient d'avantage, ne s'effondre plus. (enfin plus toujours)
Dans ce qui est plus visible
- son encolure s'arrondie plus facilement, sans se plaquer et se soutient
- le pas s'allonge, les épaules développent plus de mouvement
- Dans les pas de côté, le chevalement devient visible sans que je perde trop d'engagement et commence a se faire relativement facilement au trot.

Evidemment, tous ces points restes à améliorer !

Déroulement d'une séance
Bien sûr, je fais rarement deux fois de suite exactement la même chose, mais les déroulements restent similaires.
Tout d'abord, et systématiquement, un échauffement en longe. Cela me permet de voir comment elle bouge et lui permet de s'étirer longitudinalement et latéralement avant de supporter mon poids, de se mettre en route, ce qui, même si elle vit au pré, n'est pas toujours simple.

Vient ensuite un travail au pas sur une ou deux prises de rêne, comportant des arcs de cercle, des allongements et des ralentissements, et souvent du travail sur deux pistes.
Je recherche, dans l'ordre : la décontraction, l'obéissance aux jambes ce qui est souvent un problème pour moi, l'assouplissement latéral, l'équilibre dont découle l'obéissance à la main. 
Dans le même temps, il me faut sans cesse, surtout à main gauche, remettre les épaules devant les hanches. En effet tant que les épaules ne sont pas dans l'axe, l'obéissance aux jambes lui est facile mais non productive car cela se traduit par la perte d'équilibre, la fuite en avant, l'assouplissement latéral est illusoire et il n'y a pas d'équilibre. 
Les difficultés principales dans le travail au pas sont de maintenir une activité suffisante sans bousculer. Il est très facile de "se faire avoir" au pas.

Ensuite un travail au trot sur des arcs de cercles, des figures de manèges, des allongements et ralentissements. 
Je recherche plus particulièrement l'étirement longitudinal, puis latéral. Toujours la décontraction, bien sûr, mais le trot est une allure qui facilite l'étude de la mise en avant et la réponse aux jambes. Il est moins délicat de pousser à cette allure, moins facile de bousculer. Si cela va bien je cherche un équilibre supérieur, dans le ralentissement du trot et des figures plus serrées, et depuis peu, si je l'ai travaillé au pas, un petit travail sur deux pistes. 

Après cette base, je peux retravailler les pas de côtés au pas et/ ou au trot ; le travail de transition au trot avec une recherche plus approfondie du rassembler ; le travail du galop, qui pour le moment ne consiste qu'à tâcher de partir en équilibre, droit  (droit sur le cercle) et proprement… ce n'est pas si simple : Lune n'est pas une bonne galopeuse et le vrai départ en équilibre est beaucoup plus rare qu'on ne le pense.

De mon côté, j'ai tendance à m'avachir un peu, du coup ça la met un peu sur les épaules : je la tiens moins bien avec mon dos. Ma jambe droite descend mal. Je pense que c'est parce que j'ai longtemps sur-agi en jambe d'opposition gauche, pensant ainsi résoudre son problème de hanche à gauche (si s'était si simple !). J'ai tendance à laisser flotter mes rênes et à avoir des actions de jambes trop longue et / ou trop dure. J'ai du mal à faire les "touches électriques" dont parle Oliveira. Cela a pour conséquence de crisper la jument et de la rendre moins réactive aux jambes. Dernier défaut, et pas des moindres, cette fâcheuse tendance à baisser la tête, en entrainant mes épaules vers l'avant, commune à la plupart des cavaliers se piquant de faire du dressage et qui non seulement est inélégant au possible, abime notre colonne, mais rend précaire toute bonne volonté du cheval à s'équilibrer…

Du travail donc, encore du travail….

lundi 10 octobre 2011

les longues rênes

Suite à quelques remarques que je me suis faite lors du spectacle du Cadre Noir, quelques remarques lues sur des forums, j'avais prévu de faire un article sur les longues rênes.

Tout d'abord, qu'est-ce ?
Des rênes… longues ! Fichtre
Avant explication, une petite remarque : marcher rênes longues : le cavalier va, rênes détendues, les tenant à la couture (à la boucle centrale) même. Les longues-rênes sont des rênes suffisamment longues pour pouvoir tenir et diriger le cheval tout en étant derrière, éventuellement sur le côté, au centre d'un cercle. Elles peuvent faire 18m de long environ, mais peuvent aussi être plus courte.
Attention, je ne vais pas ici expliquer comment se servir des longues rênes, loin de là. C'est un outil particulièrement délicat à utiliser, et si il peut être utile, il peut aussi faire des dégâts, être particulièrement dur. 

A Saumur, les longues-rênes sont utilisées à l'obstacle, permettant ainsi de bien contrôler sur l'obstacle, faisant évoluer le cheval sur des 8. Ils passent les longues rênes d'abord dans le surfaix, avant de les passer dans les anneaux du mors. Cela peut donner une force démultipliée risquant d'enrouler et coincer le cheval.

Les viennois présente une reprise de haute école aux longues rênes, montrant un cheval très rassemblé.



Les saumurois parviennent à maintenir un contact assez léger mais ne demande pas de rassemblé particulier. Le travail de Vienne aux longues rênes est au contraire sur des airs très ralentis, rassemblé, donc avec un cheval extrêmement tonique. Le problème est que le cheval peut vouloir avancer plus fort, le cavalier ne peut utiliser son centre de gravité pour rééquilibrer le cheval qui peut alors vouloir aller contre la main, cela mène alors le cheval au ramener outré.

Le fait est que l'on a énormément de force, pieds à terre derrière le cheval : notre poids peut fournir une résistance considérable ! Tout notre poids peut se trouver en action.
Ainsi, le travail d'école aux longues rênes est particulièrement délicat et difficile, c'est un leurre de penser que n'importe quel quidam va parvenir à travailler cela honorablement sans que son cheval en pâtissent. Les viennois ne sont pas dupe. Répondant à quelqu'un qui voulait savoir si le travail aux longues rênes contribuait au rassemblé, un écuyer de l'école autrichienne lui répondait qu'il était déjà heureux quand cela ne le détruisait pas.


La plupart des personnes voulant travailler leur cheval aux longues rênes passent leur temps à trop tirer puis à trop lâcher. Soyons clairs, c'est aussi ce qui se passe à cheval, mais à cheval, il n'y a pas notre force d'inertie : bien ou mal, nous suivons le mouvement du cheval, nous sommes embarqués avec. Lorsque nous sommes à pied les variations de tension sont encore plus fortes.
De plus, la plupart utilise les longues rênes comme des enrênements, tâchant de placer le cheval. Tout enrênement place le cheval  artificiellement, par essence, ce type de placer est mauvais. 
Une manière de considérer le placer est que le cheval se pose agréablement sur le mors, qu'il le goûte, il y a un contact doux et régulier etc … Comment alors cela serait possible avec une main en constante instabilité ?

Donc, ne nous leurrons pas, travailler, en dressage un cheval aux longues rênes reste vraiment l'apanage des meilleurs : que le commun des mortels ne s'y risquent pas !

Seulement moi, je pratique les longues rênes, un peu …. Pourquoi ? Je ne fais assurément pas parti des meilleurs ! 
Je m'en sers pour éduquer, et de temps à autres, de guides pour atteler. Pour atteler, la situation est différente, et puis c'est loin d'être ma spécialité. Pour éduquer, je ne cherche pas de contact, et d'ailleurs, je ne pratique pas sur le mors : si le poulain venait à se défendre ce serait mauvais pour ses barres et sa commissure.

L'avantage d'éduquer un poulain aux longues rênes en plus de lui donner de la direction (je précise qu'il faut d'abord lui apprendre à comprendre le mors, et même le caveçon, le licol par  le biais de flexion, de travail en main) permet de lui donner une certaine confiance, une certaine maturité : le cheval est un animal suiveur, marcher devant sans divaguer au hasard ne lui est pas évident et peut demander un apprentissage en particulier. Le poulain, presque livré à lui même peut présenter ainsi des côtés de son caractère, qui serait restée inaperçues sinon. Enfin, si le poulain est trop jeune pour être monté, cela peut présenter un travail intéressant à lui proposer.

La tradition Saumuroise


Traditionnellement, Saumur présente des tableaux de sauts, c'est à ma connaissance la seule Grande Ecole à le faire (je rappelle que le Cadre Noir n'est pas un conservatoire et a une vocation sportive, il ressort, de plus, de la tradition militaire)
Deux tableaux reviennent dans cette discipline : l'obstacle aux longues rênes 
 où l'on voit une parfaite maitrise du meneur, et une bonne complicité. Sur la photo en dessous, je crois me rappeler que le cheval vient de recevoir une friandise.





















Et le saut de table, de chaise (et à présent de piquets) où la franchise des chevaux et la précision de l'abord sont indiscutables !




La tradition veut qu'entre chaque saut, le cavalier et ses comparses boivent un petit verre de Saumur… Si les cavaliers se sont abstenus cette année il me semble, des écuyers étaient bel et bien présents autour de la table … L'ambiance se veut festive et bon enfant. 

A tel point que les chevaux ont aussi droit à une belle récompense : sur la photo le panier que tient l'écuyère contient des aliments pour chevaux. 



On remarquera rapidement des tenues différentes : les cavaliers d'obstacles portent le képi, ceux de dressage le tricorne. Les chevaux de carrousel sont en rose - rose et or pour celui de l'écuyer en chef. 














Les sauteurs sont tressés en blanc, avec cuir blanc pour le collier et la croupière (on remarquera le coeur sur le poitrail.)
 et sont équipées de selles à piquet, proche - à s'y méprendre - des selles portugaise, on notera l'absence d'étriers. 





Pour finir ce petit tour d'horizon de la tradition Saumuroise, voici l'écuyer en chef, sur son cheval en rose et or. C'est le seul à aller au pas d'école :

Il reste deux trois tableaux du spectacle dont je n'ai pas parlé, mais les souvenirs se sont éloignés et surement que cela m'a moins intéressée…