jeudi 13 octobre 2011

Etat des lieux de ma situation équestre avec ma jument

Lune, c'est ma jument, a 14 ans. Elle est d'origine espagnole, en grande majorité, avec un peu de sang arabe et une part de mystère. 
C'est une jument gentille bien qu'au caractère très trempé.

Elle souffre d'un déséquilibre du bassin : en regardant certaine des vidéos, vous pourrez voir que la hanche droite est plus haute que la gauche et peine à descendre en dessous. Il a aussi une gêne, qui parfois doit être douloureuse, au niveau des vertèbres cervicales basses (base de l'encolure) que l'éthiopathe n'a pas (encore ! ) pu débloquer. 

D'un point de vue équestre, cela se traduit par le fait que 
- les hanches ont tendances à se mettre à gauche (son inflexion naturelle entre aussi en ligne de compte)
- les épaules sont à droite.
- le postérieur gauche a du mal à porter et propulser
- le postérieur droit engage mal
- elle a un bon pli d'encolure à gauche mais va vouloir raccourcir son encolure à droite et / ou rentrer les épaules (très visible au test de la carotte) et avoir tendance à basculer la nuque.
- elle a tendance à précipiter à main gauche et à se retenir à main droite.

Il est fort probable que cette dissymétrie des hanches, qui est assez importante, vienne du fait qu'elle ait tiré au renard étant pouliche. Un travail trop précoce, dans des terrains pas toujours adaptés l'on très probablement conduite à se retenir, d'autant plus que ces hanches devaient la faire souffrir. Auparavant, elle était tombée dans la position de la révérence, et avait manifesté une raideur dans une épaule, quasiment invisible, c'est peut-être lors de cette chute qu'elle s'est bloqué les cervicales. A l'époque, elle n'avait que deux ans et n'était pas travaillée. Je ne connaissais pas alors les ostéopathes. C'est peut-être à cause de cette ancienneté, que cette vertèbre est difficile à débloquer.

Même si les hanches sont encore très visiblement de travers, cela n'est plus douloureux grâce à l'association du travail d'une ostéopathe, d'une éthiopathe et un travail en longe et monté très étudié, ainsi que des exercices de stretching et des massages, du travail sur des barres au sol…


Au travail, Lune est de bonne volonté, bien que manquant souvent d'activité, faute en incombe en grande partie à mon manque de rigueur dans l'obéissance à la jambe et dans la justesse de leur utilisation. 

Elle est du type des chevaux "tricheurs" c'est-à-dire qu'elle a une bonne faculté à rouer son encolure, donnant un semblant de placer qui n'est pas forcément lié à une bonne attitude d'ensemble. 

De même, et comme la majorité des chevaux, elle peut donner des pas de côté faisant illusion : il est généralement facile aux chevaux de chevaler, mais c'est une autre histoire quand il s'agit de le faire en engageant et en reportant du poids sur l'arrière main, c'est-à-dire en manière à s'approcher du rassembler. Beaucoup de chevaux se contentent de reporter, voir de jeter leur poids sur l'épaule externe.

D'ailleurs, qu'est-ce que j'entends par rassembler ? Le cheval se met ensemble, les postérieurs avancent sous la masse, prenant en charge un maximum de poids. Ce faisant, ils favorisent la monté du garrot et dans le même temps, la ligne du dessus reste tendue. Le cheval est physiquement et mentalement disponible. Imaginez une orange capable de se déplacer en toute direction à la plus infime sollicitation.
J'entends, je lis, souvent des cavaliers dire que leur cheval est rassemblé…. Bien souvent ce n'est pas vrai, au mieux, il est placé, il est tendu. Si vous voulez voir des chevaux rassemblés, il faut aller voir les lippizans de Vienne, les alter-real de Lisbonne ou les pures races espagnoles de Jerez. Les chevaux de certains cavaliers particuliers : Oliveira, bien sûr, Bettina Drummond, Lucien Gruss….

Pour y parvenir il faut progressivement muscler et assouplir l'ensemble de la structure : le dos, soutenus par les abdos est apte à porter le cavalier, les hanches s'abaissent car les ressorts que constituent les postérieurs se renforcent et peuvent plier et s'avancer sous la masse, le garrot et la base d'encolure s'élèvent favorisant, de même que l'abaissement des hanches, la tension du dos et l'amélioration de l'équilibre, et de la portance. Cela sans raideur aucune.

Voilà ce que je recherche avec Lune. 
A l'heure actuelle, si je m'en approche les bons jours, disons que je l'apperçois au loin,  je n'y suis pas encore. 

Mais
- Ses allures se sont améliorées passant de "trottinette-ascendant-machine-à coudre" à "presque-plus-poney" et surtout gagnent en symétrie.
- l'équilibre s'améliore ;
- la direction s'affine.
c'est-à-dire que :
- Lune devient capable (ou plutôt, je deviens capable avec elle) de faire des cercles plus petits.
- le changement d'incurvation devient plus facile
- mais aussi, Lune se redresse mieux quand je passe à la ligne droite. (mais la ligne droite n'est pas toujours flagrante non plus !)
Dans le même temps et c'est lié à l'équilibre :
- elle se livre mieux, se retient moins
- elle se tient d'avantage, ne s'effondre plus. (enfin plus toujours)
Dans ce qui est plus visible
- son encolure s'arrondie plus facilement, sans se plaquer et se soutient
- le pas s'allonge, les épaules développent plus de mouvement
- Dans les pas de côté, le chevalement devient visible sans que je perde trop d'engagement et commence a se faire relativement facilement au trot.

Evidemment, tous ces points restes à améliorer !

Déroulement d'une séance
Bien sûr, je fais rarement deux fois de suite exactement la même chose, mais les déroulements restent similaires.
Tout d'abord, et systématiquement, un échauffement en longe. Cela me permet de voir comment elle bouge et lui permet de s'étirer longitudinalement et latéralement avant de supporter mon poids, de se mettre en route, ce qui, même si elle vit au pré, n'est pas toujours simple.

Vient ensuite un travail au pas sur une ou deux prises de rêne, comportant des arcs de cercle, des allongements et des ralentissements, et souvent du travail sur deux pistes.
Je recherche, dans l'ordre : la décontraction, l'obéissance aux jambes ce qui est souvent un problème pour moi, l'assouplissement latéral, l'équilibre dont découle l'obéissance à la main. 
Dans le même temps, il me faut sans cesse, surtout à main gauche, remettre les épaules devant les hanches. En effet tant que les épaules ne sont pas dans l'axe, l'obéissance aux jambes lui est facile mais non productive car cela se traduit par la perte d'équilibre, la fuite en avant, l'assouplissement latéral est illusoire et il n'y a pas d'équilibre. 
Les difficultés principales dans le travail au pas sont de maintenir une activité suffisante sans bousculer. Il est très facile de "se faire avoir" au pas.

Ensuite un travail au trot sur des arcs de cercles, des figures de manèges, des allongements et ralentissements. 
Je recherche plus particulièrement l'étirement longitudinal, puis latéral. Toujours la décontraction, bien sûr, mais le trot est une allure qui facilite l'étude de la mise en avant et la réponse aux jambes. Il est moins délicat de pousser à cette allure, moins facile de bousculer. Si cela va bien je cherche un équilibre supérieur, dans le ralentissement du trot et des figures plus serrées, et depuis peu, si je l'ai travaillé au pas, un petit travail sur deux pistes. 

Après cette base, je peux retravailler les pas de côtés au pas et/ ou au trot ; le travail de transition au trot avec une recherche plus approfondie du rassembler ; le travail du galop, qui pour le moment ne consiste qu'à tâcher de partir en équilibre, droit  (droit sur le cercle) et proprement… ce n'est pas si simple : Lune n'est pas une bonne galopeuse et le vrai départ en équilibre est beaucoup plus rare qu'on ne le pense.

De mon côté, j'ai tendance à m'avachir un peu, du coup ça la met un peu sur les épaules : je la tiens moins bien avec mon dos. Ma jambe droite descend mal. Je pense que c'est parce que j'ai longtemps sur-agi en jambe d'opposition gauche, pensant ainsi résoudre son problème de hanche à gauche (si s'était si simple !). J'ai tendance à laisser flotter mes rênes et à avoir des actions de jambes trop longue et / ou trop dure. J'ai du mal à faire les "touches électriques" dont parle Oliveira. Cela a pour conséquence de crisper la jument et de la rendre moins réactive aux jambes. Dernier défaut, et pas des moindres, cette fâcheuse tendance à baisser la tête, en entrainant mes épaules vers l'avant, commune à la plupart des cavaliers se piquant de faire du dressage et qui non seulement est inélégant au possible, abime notre colonne, mais rend précaire toute bonne volonté du cheval à s'équilibrer…

Du travail donc, encore du travail….

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