jeudi 14 avril 2011

Des motivations profondes des cavaliers

L'homme s'est lié au cheval pour des raisons utilitaires : porter, se déplacer, tirer et gagner en vitesse, force et hauteur lors de combats.


Mais maintenant, qu'est ce qui nous mène au cheval ? Qu'est-ce qui nous pousse à utiliser un animal, parfois l'asservir ? N'est-ce pas étrange, déplacé de se lier de cette manière à cet animal ?


Est-ce l'aspect sportif ? Il y a d'autre moyen de faire du sport, moins étrange que celui-ci, plus complet physiquement parlant, meilleurs pour la santé (combien de cavaliers souffrent du dos ?)
En plus, pour beaucoup, l'équitation n'est pas un sport ! Je ne parle pas de ce qui se moque, mais de ceux qui pensent au côté relationnel, de la composante artistique etc ..
Ceux qui se promène rênes longues ou qui emmène la famille le week-end dans la carriole considèrent-ils qu'ils font du sport ?


Cela dit, peut importe !
Qu'est-ce qui nous motive pour cette activité en particulier ?


Les motivations premières du type : "le cheval c'est bô ! " ne m'intéresse pas ici. Je cherche ce qui se passe au plus profond de notre être, dans notre inconscient.
Je passe aussi sur l'orgueil du cavalier, qui assis au-dessus des autres domine son environnement (bien que cela rejoigne un peu ce qui va suivre)


Il y a pour moi, et je pense pour de nombreuses personnes, toute une dimension de communication particulière, verbale et non verbale, postural, primaire même, instinctive d'une certaine manière. Mais j'y reviendrais...
                                 -------------------------------------------------------


En quoi consiste l'équitation, le travail du cheval ? C'est monter sur un animal, ou ce que je connais moins l'atteler à une voiture, et lui imposer sa volonté. (Que l'on l'accepte ou pas, qu'on le perçoive ou pas, on l'impose cette volonté, même si ça se passe en douceur et avec le total assentiment du cheval)


C'est là, qu'il commence à se passer quelque chose : imposer notre volonté, diriger, CONTROLER !
C'est probablement une motivation première, c'est une activité qui fait écho à un besoin profond, à un manque, une peur. On en voit même parfois qui trépignent dès que quelque chose ne se plie pas comme ils le souhaitent ! Le besoin de contrôler leur environnement trouve un exutoire dans l'obéissance du cheval. 
D'ailleurs, c'est une des premières choses que l'on apprend dans la plupart des centres équestres : "il se moque de toi ! " "explique lui que c'est toi qui commande ! " et ma préférée : "il faut lui montrer qui est la patron !" :D
Et on nous donne les armes : "tends tes rênes ! " "mets-lui un coup de cravache ! " (attention, je ne dis pas qu'il ne faut jamais utiliser rênes et cravache...) et on ajoute des mors sophistiqués, des ficelles diverses etc ...
Et ça marche : le cheval, lui s'en fiche, il n'a pas cet orgueil ! Lui, il veut le confort, la sécurité, alors il obéit. Le cavalier a ce qu'il veut : on lui obéit, on l'écoute, il EXISTE !
Bien sûr, il n'est pas nécessaire d'utiliser toute cette brutalité pour en arriver là ! Mais cela permet à certains de se sentir plus fort : ils ont vaincu.
Chez d'autre, au contraire, la domination doit venir de l'esprit. C'est bien souvent préférable, mais pas toujours 
(Dans certains cas, cela conduit à réaliser des harcèlements qui mène à la reddition de l'animal et aux syndromes de Kluver-Buccy. C'est à dire que la pression mise (même mentalement) sur le cheval le met dans un tel état de stress, que celui-ci sécrète des endorphines en trop grande quantité, ce qui a pour effet de détruire des cellules du cerveaux en même temps que toute volonté, de résistance en particulier)
                         -------------------------------------------------------------


Donc, nous montons à cheval, et le cheval nous transporte. En calèche aussi d'ailleurs. 
Il nous transporte par contact fessier.
Symboliquement, c'est la mère, c'est le voyage.


Chez les enfants, cela est très profitable : monter à cheval leur permet, sur le plan symbolique, de quitter leur mère en toute sécurité. Rassuré par le contact fessier, par le bercement du cheval, leur corps reconnait des sensations de la toute petite enfance. Dans cette sécurité, ils grandissent, se sèvrent. D'ailleurs, on les voit ces jeunes cavaliers qui prennent de l'assurance de même que plusieurs centimètres. Pour les adultes, il y a sûrement une thérapie là dedans. S'éloigner du stress de la vie, des contraintes en retournant symboliquement dans les bras de Maman, en sécurité. 
Mais Maman qui nous emmène...


Car si on se laisse aller à cela, à ce bien être, à ce bercement, on perçoit alors le dernier symbole : le voyage. 
D'une première part, le cheval nous emmène, en particulier emmène les enfants, vers l'indépendance, vers le devenir grand, responsable. Beaucoup d'ailleurs, s'arrêtent de monter une fois ce chemin fait.
Ceux qui restent, n'ont peut-être pas pu faire ce chemin, ou doivent le vivre encore et encore et aussi peut-être que nous voulons aller plus loin.
Nous avons alors accepté de perdre le contrôle, au moins pour un instant et nous nous  laissons porter, nous nous harmonisons. Ce n'est pas facile, mais nous pouvons ainsi parvenir à voyager, à l'intérieur de nous même, à travers la Nature. Nous méditons... La communication avec le cheval devient naturelle, comme primitive et instinctive. Il suffit d'y penser et les deux corps se lient, se meuvent. Ce n'est plus de la communication, c'est de la communion.


Sans fin, certains cavaliers cherchent ainsi les endroits sublimes difficiles à atteindre où tout fait un, d'osmose où le cheval peut nous mener. Là nous transcendons la barrière qui d'ordinaire sépare l'homme du cheval, l'homme de la Nature, l'homme de la Vie. 

mercredi 13 avril 2011

journal d'un débourrage (rétrospective)

Voilà, ça fait donc un peu plus d'un an que j'ai commencé à éduquer Tadja, à raison d'un peu moins d'une séance par semaine, excepté l'été dernier où ce n'est pas moi qui m'en suis occupée et ce dernier mois où je la faisais travailler environ trois fois par semaine.
Un an, ça peut sembler long, démesuré même ! Mais si l'on rapporte au nombre de séance, c'est assez peu : 41. Ce n'est même pas beaucoup si l'on prend bien en considération que la pouliche n'était absolument pas éduquée au départ, qu'elle a tout de même un caractère difficile et qu'elle a aussi un trauma lié à son poulinage précoce. Chaque séance étant écartée l'une de l'autre, cela lui donnait l'opportunité d'enregistrer, mais aussi d'oublier, cela permettait plus difficilement de prendre l'habitude de...
41 séances représentent un mois et demi à deux mois en pension dans une écurie.
Dans les écuries, les chevaux sont entrepris régulièrement, tous les jours voire plusieurs fois par jours : Lorsqu'ils sont alimentés, que le box est nettoyé, qu'ils vont au pré (si ils ont la chance d'y aller s'entend) ils sont confrontés aux dresseurs qui les remettent en place dès que besoin, les encouragent si il le faut, créent des liens... Surtout règlent les problèmes à mesure en y revenant plusieurs fois par jour si il le faut... On peut multiplier les micro-séances qui permettent bien souvent un excellent apprentissage sans blaser le cheval.


Alors pourquoi avoir choisi ce procédé ? Tout d'abord, n'ayant pas de structure adéquate, il était logique qu'elle reste chez son propriétaire, qui lui en avait, bien que je n'ai pas pu en bénéficier tout le temps. Ensuite, la pouliche n'avait pas encore tout à fait trois ans au début et de plus souffrait très probablement d'un retard de croissance, donc il fallait lui laisser le temps de grandir, et de murir : il était hors de question de lui monter dessus dans les deux mois qui ont suivi notre rencontre, que se soit pour son physique ou pour son équilibre moral.
Mais, la pouliche avait un sérieux besoin d'être recadré puis éduquée. En faisant une séance ou moins, par semaine, la pouliche a eu le temps de tranquillement assimiler les choses, de grandir, de tester aussi. On a évité qu'un ras le bol du à un excès de contraintes sur un individu trop jeune la rende amorphe ou réfractaire (ça aurait plutôt été le deuxième je pense). Par rapport à certaines situations, il aurait été tout de même plus facile de pouvoir faire plusieurs toutes petites séances rapprochées, en particulier, tout ce qui concerne les manipulations (pansage et prise des pieds)


Les séances se sont rapprochées pour finir le travail lorsqu'elle a été prête mentalement à l'accepter. Cela a permis de favoriser la prise de muscle, lui a donné un meilleur cadre. C'est quand elle a commencé à faire presque systématiquement l'andouille en début de séance, que j'ai su qu'on pouvait, qu'on devait lui demander plus fréquemment de se concentrer et d'être à l'écoute. En ne rapprochant pas les séances, j'étais confronté au problème suivant que la pouliche s'amusait comme une petite folle au début, puis manquait d'énergie pour se concentrer sur son travail et donc progresser. D'autres auraient poussé alors sur les réserves de la pouliche pour faire avancer les choses. Cela lui aurait montré le travail sous un jour pénible et désagréable, procurateurs de courbatures et d'épuisement. Elle aurait pu alors, soit devenir un cheval qui se retient, s'économise à l'excès, car il aura appris que le travail lorsqu'on se donne, vide de toute énergie et peut être douloureux ; ou tout simplement un cheval qui refuse de se laisser approcher, voire qui agresse l'homme puisqu'il devient son ennemi. Approcher les séances, m'a permis de faire travailler une pouliche disponible : à l'écoute puisque dans le travail - donc très régulièrement recadrée et occupée n'éprouvant pas le besoin de jouer plus que raison - et qui n'était pas trop fatiguée.


Le travail c'est déroulé en trois grandes étapes :
- l'éducation : se laisser approcher, toucher, prendre les pieds, marcher au licol. (mais aussi, ne pas mordre, taper, menacer, foncer sur le deux pattes...)
- le prédébourrage : tourner en longe aux trois allures, marcher aux longues rênes, prendre le mors, accepter tapis/surfaix/selle. (Accessoirement, tolérer les "bêtises du deux pattes" comme monter sur un marche pieds et faire l'andouille dessus)
- le débourrage : accepter que le deux pattes lui monte sur le dos, comprendre la jambe et la main.
La première partie se révise, voire se refait, à chaque instant (on aura d'ailleurs vu que Tadja a eu besoin d'une rééducation) ; la dernière est difficile à séparer du dressage et j'aurais aimer la poursuivre un peu.


Pour conclure, j'ai eu la satisfaction de mener une petite sauvageonne mal aimable à faire mieux que tolérer les contraintes du deux-pattes, à devenir aimable et affectueuse, sans me battre, sans la briser, au contraire même je crois en encourageant les bons côtés de sa personnalité. C'est une battante, qui sauf stress trop important, réfléchit avant d'agir. Vive, démonstrative et dynamique elle est de ces chevaux dont la force de caractère, bien orientée, permet de faire de grandes choses. Sans compter qu'elle peut présenter beaucoup de chic et de jolies allures.


Lucien Gruss a dit "On peut faire plus vite, mais dans la mesure où l'on fait plus vite,  et là j'affirme ce que je dis, on brise la personnalité du cheval"
L'important est là : ne pas briser la personnalité du cheval ! Ou alors, il faut faire du vélo...



dimanche 10 avril 2011

journal d'un débourrage (séance 41 du 9avr : conclusion)

Voilà, mon travail touche à sa fin avec Tadja. La séance s'est déroulée de la même manière exactement que les précédentes, j'ai seulement recommencer à faire le tour complet de la carrière, malgré les deux hongres dans le paddock attenant.
Pour notre dernier travail, la pouliche a été adorable...
Tout cela me laisse un peu frustrée car j'aurais aimé aller un peu plus loin avec elle : elle accepte le cavalier, comprend la jambe et la main, mais n'est pas suffisamment à l'aise et fluide pour que je sois entièrement satisfaite.



Le trot a été abordé, mais juste abordé : Tadja part, mais s'arrête au bout de quelques foulées. Elle est, bien sûr gênée dans son équilibre par le poids sur son dos, mais surtout son arrière main pose toujours des soucis et la fait trébucher ce qui l'inquiète. Afin de finir sur quelque chose de plus agréable pour elle en ce qui concerne le fait de porter le deux-pattes, je conclue en refaisant un montoir et demandant quelques pas en avant.




En toute honnêteté, il aurait fallu faire quelques séances supplémentaires au pas avant d'aborder le trot de manière profitable, et cela en supposant que sa lombaire ne la gêne pas trop...

Le Comte de Lubersac, écuyer à Versaille où il dirigeait l'Ecole des Chevau-légers au XVIIIème siècle, montait ses chevaux seulement au pas pendant deux à trois ans avant d'aborder les autres airs, dans lesquels, dit-on, ils excellaient.

Il faut, maintenant, la monter beaucoup au pas, faisant des arrêts et des changements de directions pour bien la routiner, la rendre plus légère et volontaire. Redemander éventuellement un départ au trot de temps à autre. Peut être, dans quelques séance, la prendre un peu en longe avec le cavalier et aider au maintient du trot avec la chambrière, en douceur et en veillant bien à ce qu'elle reste relâchée. A propos de longe, il faut bien sûr continuer de la longer avant de la monter (d'ailleurs, c'est toujours recommandable, même avec les chevaux d'âge.)
Surtout, il faut poursuivre les rituels de massages dans le pré avant de sortir, pas forcément à chaque fois, mais régulièrement, et aussi au cours du travail. Et pourquoi pas, aller la voir juste pour elle...
Il ne faut pas oublier qu'elle n'a que 4ans et qu'elle a pris du retard à cause de son poulinage. C'est une jument au caractère très affirmé, mais qu'il faut rassurer en permanence, qui a besoin qu'un lien se créé avec la personne qui s'en occupe.
Si l'on sait l'attendre et la comprendre, elle fera une excellente jument, qui pourra faire de belles choses...

vendredi 8 avril 2011

journal d'un débourrage (séance 40 du 7avr : évolution)

Pansage et curage des pieds ;
longe ;
La pouliche est calme, il faut dire qu'il fait chaud ! Elle a besoin cependant d'un échauffement assez long car ses articulations de l'arrière main sont de nouveau raides, mais bien moins que la veille.
Tadja est beaucoup plus à l'écoute, même, elle travaille bien.

Après le travail en longe, nous faisons un petit travail à pieds pour "réviser" l'action du mors.


Je me mets enfin à cheval, tout d'abord en main, plus ou moins en passager clandestin, afin qu'elle se relâche bien et qu'elle sente qu'elle peut avancer librement.
Je refais le montoir, en prenant bien soin de toucher la croupe.
Nous reprenons ensuite le travail de réponse aux jambes et au mors, d'abord en longe puis en liberté. Bien sûr, cela n'est pas encore très fluide mais je suis très satisfaite.


Pour terminer, je fais un dernier montoir.

mercredi 6 avril 2011

journal d'un débourrage (séance 39 du 6avr : une séance qui commence mal)

Ben oui ! Ca commence si mal, que je pense que je ne pourrais pas faire la séance : après le pansage et le curage des pieds, je mets Tadja en longe, et dès les premiers pas, celle-ci ploie brusquement les jarrets, comme si elle s'effondrait. Si vous avez parfois une cheville qui lâche et bien ça semble être la même chose. Sur la vidéo, il me semble que cela viens du boulet (droit).

Bref, je me demande si je ne vais pas devoir remettre Tadja au pré, mais, comme de toute façon, il lui faut marcher pour y retourner, je préfère lui donner un peu de temps pour se reprendre et se décontracter... Je la laisse à l'arrêt, demande un pas (où elle a de nouveau les postérieurs qui flanchent) je la laisse longtemps à l'arrêt, recommence etc...
Pensant à sa lombaire qui est probablement la cause de cela, je lui retire la selle. Elle ne touche bien sûr pas ces vertèbres mais on ne sait jamais (et puis, je suis toujours dans l'optique de la ramener au pré) elle fait quelques pas, plus déliée, un peu hésitante et pas très régulière, puis, un peu mieux... Puis, fait l'andouille.

Bon... Ca ne va pas si mal alors !

Je travaille un peu en longe, donc.
Ce travail n'est pas génial, ni du point de vue de la locomotion ni de l'obéissance, mais après 4jours de repos que demander de plus à une 4ans pleine de sang ?
Je remets la selle, et lui redemande du travail, surveillant bien ses postérieurs. Rien à signaler, la pouliche est même plutôt prête à faire l'andouille ...
Du coup, je décide de continuer le travail normalement : quand on a eue une crampe, une fois celle-ci passée, on peut bouger sans problème ...

Je fais ensuite une assez longue séance de travail en main. Tadja n'est pas très coopérative aujourd'hui, ce n'est donc pas très facile, mais enfin, j'obtiens des changements de direction, des arrêts et des départs au pas.


Laissant le filet et le licol, nous nous préparons au montoir. Je tente le pied à l'étrier. Tadja n'aime pas trop ça, mais habituée à mes imbécilités, elle se laisse très bien faire, sans aucune inquiétude.
Je demande un peu de flexion, que Tadja donne, bien qu'après quelques hésitations.
Je demande ensuite la mise en avant aux jambes et à la voix. Tadja est moins franche dans ces départs que la dernière fois, elle a besoin qu'on la guide, qu'on lui montre l'exemple. Elle colle aussi à la personne qui la tient, ce qui est tout à fait normal, car rassurant.
J'ai, pendant quelques instant, le tort de vouloir diriger (pour l'écarter un peu) et avancer en même temps, ce qui, avec un poulain, est absurde.
Je reprends donc, pendant quelques départs, l'action des jambes et de la voix, puis la caresse en la laissant aller où elle veut. C'est à dire que mon aide à pied s'éloigne, je demande le départ et la laisse le rejoindre, ou pas...
Je la laisse aussi longuement profiter de ses arrêts.
Je refais quelques flexions.
Quand le pas se fait un peu plus fluide, je demande de nouveau quelques petits changements de direction, et même des demi-tours pour changer de main. Bon, c'est encore très laborieux, mais ça rentre. Malheureusement, il n'y avait pas assez de mémoire sur la carte de l'appareil pour pouvoir prendre l'intégralité de la séance...


Je mets pieds à terre, sans que cela ne perturbe la pouliche le moins du monde...
Le bémol c'est que je pense être rester un petit quart d'heure à cheval. Ce n'est pas beaucoup dans l'absolu, mais j'aurais du rester moins longtemps. Moins de 10min en réalité... Du coup, j'ai zappé le montoir que j'aurais du refaire pour conclure...

Quelques précisions : - j'aurais pu descendre une ou deux fois.
                                   - Jambes sans mains, mains sans jambes.
                                   - Actions de jambes les plus infimes possibles (en fonction aussi de la réactivité, mais on peut aussi prendre en compte la finesse des cavaliers auxquels le poulain est destiné.)
                                   - Pas d'action continue, touches électriques de la jambe.
                                   - Récompenser le moindre mouvement en avant, la moindre ébauche d'obéissance : à ce stade, il s'agit surtout de compréhension.
                                   - NE PAS CHERCHER A ENTRETENIR LE MOUVEMENT : la première récompense est la cession de l'action : si vous mettez des jambes en permanence, le cheval ne peut pas comprendre à quoi elles servent.

lundi 4 avril 2011

Journal d'un débourrage (séance 38 du 1avr : l'action des jambes...)

Bonne séance, avec des petits progrès de-ci de-là...
Après le pansage, je prends les pieds directement à l'attache. Même si il faut encore se montrer patient (très !) les choses progressent et je peux curer les 4 pieds, même si le postérieur droit doit encore rester pince au sol pour qu'elle accepte de se laisser faire. Elle a du mal avec le flexion du boulet. En fait, je veux absolument pouvoir lui curer (à cause de cailloux que l'on peut trouver dans son environnement) donc je fais avec ce qu'elle me donne. D'ailleurs, je peux ensuite lui prendre le pied sous le sabot, puis lui mettre délicatement le postérieur sur mon genou.


Le travail en longe se fait comme celui des séances précédentes, à ceci près que Tadja porte une selle (ce qu'elle avait déjà fait auparavant) je mettrais les étriers à la fin. Il est important que le poulain s'habitue aux étriers, mais je trouve cela très inconfortable pour lui de faire des séances entières avec ces trucs qui tapent de tous les côtés. D'ailleurs, je les entoure de tissus, pour limiter les risques de coups sur les coudes.


Je fais ensuite quelques manipulations, faisant du bruit avec les étrivières, faisant bouger les étriers en tout sens, sautant un peu en appui sur la selle et même en mettant le pied à l'étrier. Comme je m'en doutais un peu, ce qui dérange Tadja c'est le contact de la pointe de pied au passage de sangle.


Nous répétons ensuite l'acceptation du poids, avec un petit exercice en sac à patates, d'autant, que les sensations avec la selle ne sont pas les mêmes que à cru. J'utilise ma main à droite pour la chatouiller un peu en simulant l'action des jambes. C'est un contact qu'elle connait puisque cela à été travaillé à pied. Elle le comprend très bien (avec la voix et l'aide à pied...)


Je reprends ensuite le montoir à califourchon. Mais la selle tourne donc je remets très vite pied à terre. Après avoir ressanglé, je remonte, pas longtemps : la selle est restée à gauche et de toutes façons, c'est assez. Tadja reçoit sa première "leçon de jambe" 






Prochaine séance :
mercredi 6avril.
Si tout se passe comme je le souhaite, Tadja aura le filet pour le montoir et j'introduirais peut-être la flexion à pied.

le bonheur des gratouilles !

vendredi 1 avril 2011

Journal d'un débourrage (S37 du 31mars : de la patience)

Lorsque j'arrive, la carrière est prise par les deux hongres (le nouveau venu, et le frère de Tadja). Ne voulant pas provoquer de désordre, j'attends un peu, puis vais commencer le travail de la pouliche dans le pré : pas besoin de carrière pour prendre des pieds ! La progression continue, et je peux curer les quatre pieds.

Nous nous rendons au bord de la carrière, et là, j'attends en faisant le pansage et en installant le surfaix, que les hongres aient fini de travailler.
Cela n'est pas anodain : en fait, je profite de l'occasion pour travailler la patience de Tadja : la pouliche se montre exemplaire : pendant que j'étudie comment installer les étriers sur le surfaix (je n'ai pas de selle) elle se tient tranquillement, en regardant les chevaux montés. Très bien !

Je reprends le travail d'étirement et d'assouplissement en longe. J'insiste un peu plus sur le travail d'incurvation. L'ensemble du travail est très positif ! Et puis, Tadja à décider de travailler seule : pour mieux sentir un crottin, elle fait un superbe arrêt avec joli report depoids sur les hanches, tête basse, suivi d'un reculer actif, toujours tête basse, faisant ainsi fonctionner toute sa colonne ! :D
Elle se montre toujours très raide à droite.

Je mets ensuite les étriers en place (sur lesquels j'ai mis une épaisseur pour que l'acier ne lui fasse pas mal)
J'apprécie beaucoup les réactions de Tadja quand quelque chose d'inhabituel survient : son réflexe est souvent de s'arrêter.

La séance de montoir de la veille ayant été un peu longue, on fait très court ce soir, mais on progresse !

Journal d'un débourrage (séance 36 du 30mars)

C'est une très bonne séance. Par rapport à d'habitude, je trouve Tadja un peu molle. Il est plus probable qu'ayant passé du temps dans le grand pré avec les deux juments âgées, elle a eu l'occasion de bouger, de se faire remettre en place etc...

Je profite de son calme, pour travailler la gymnastique. Depuis plusieurs séance, je la trouve assez tendue au niveau des dorsaux, avec un port de tête qui a tendance à vouloir un peu s'inverser. Je trouve que sa cadence est trop rapide et son trot saccadé.
Alors, je recherche la décontraction : je la laisse mollir, se ralentir, de manière à ce qu'elle descende d'elle même la cadence. Progressivement, l'encolure s'étire vers le bas et l'avant. Je suis d'ailleurs aidée par les crottins qu'à laissé le nouveau venu : Tadja tend le nez pour les sentir, ce qui l'incite à s'étirer. Si au début, elle a tendance à repasser au pas, le fait de la remettre gentiment au trot à chaque fois, lui fait comprendre qu'elle doit garder l'allure, sans l'énerver. Elle est plus raide à droite.

Je poursuis la rééducation de la prise des pieds bien sûr, selon le même principe que la veille. Cela porte bien ces fruits, puisque je peux de nouveau lui curer le postérieur gauche et soulever le droit, pas très haut, mais réellement.

Nous poursuivons le travail d'acceptation du cavalier. Je n'ai pas de selle qui lui convienne, donc je travail cela à cru. Le problème est que les poils sont glissants, mais l'avantage est que je peux rester au contat et bouger sans la surprendre.

Pour finir, nous travaillons un peu à pied avec le filet. J'ai changé de mors, pour en mettre un en acier, pour voir si Tadja le croque moins. Mais celui que j'ai pris est un double brisure, et doit lui peser un peu sur la langue. j'ai l'impression qu'elle lui préfère le mors en résine. Durant le travail, je demanderais un coisement de postérieur de chaque côté. Encore une fois, c'est bien difficile à droite !