vendredi 29 juin 2012

Agressivité ou autres comportements aberrants - le manque de ressources

L'homme comme le cheval est un animal grégaire.

Le comportement social de l'homme, dans certaines dimensions, peut être comparé à celui du cheval, ou à celui d'autre animaux grégaires.

Parlons donc des comportements inappropriés comme l'agressivité.
Chez le cheval, mais aussi chez d'autre espèces animales (les poulets et les cochons en particulier) on voit apparaître des comportements agressifs dans des situations de stress, des situations qui compromettent le bien-être. C'est-à-dire dans des situations qui ne correspondent pas aux besoins naturels, ou qui, d'une manière plus ou moins directe, représentent un danger.

Je vais donc m'attacher à deux situations qui correspondent à la fois à l'homme et au cheval

-> La difficulté d'accès aux ressources

-> la surpopulation

Ces deux situations problématiques sont souvent liées et souvent associées à d'autres situations problématique.


Dans cet article, je vais comparer les comportements liés au manque de ressources.



Les chevaux se trouvent souvent dans cette situation. En effet, ils sont physiologiquement constitués pour manger pendant plus ou moins 16h par tranche de 24h. Mais l'alimentation que l'on impose au cheval, même si elle remplit -parfois trop largement- les besoins en terme d'apports nutritionnels, est vite avalée et laisse le cheval le ventre vide, si bien que celui-ci se considère en disette.
De là apparaissent divers troubles du comportement, comme le tic à l'appui, le plus fréquent étant l'agressivité.
Dès que le cheval n'est plus alimenté à volonté, on peut voir des comportements agressifs lors de la distribution.
Si le cheval est réellement affamé, son agressivité peut augmenter ou au contraire il s'affaiblit et l'on peut voir tristesse, abattement, peur etc...

Selon l'endroit où l'homme vit, le manque de ressources peut concerner les ressources élémentaires (eau, nourriture), les besoins de base (protection, logement), des besoins de confort de base (du chauffage par exemple) ou des besoins relatifs de confort (le dernier téléphone à la mode - aussi futile que ce genre de chose puisse sembler)

Le manque de ressources provoque chez l'homme, de même que chez le cheval, des comportements agressifs et de replis sur soi. Bien évidemment, les manques liés à des besoins relatifs n'entrainent que très rarement des troubles !
Ainsi, la violence des "quartiers chauds" s'explique (en partie) par le manque de ressources. De la même manière, le manque de volonté des personnes ou familles que l'on dit "assistées" est en fait bien souvent, un repli sur soi provoqué par la pauvreté.

Homme ou cheval, en cas de manque que nous ne pouvons combler, nous ressentons de la frustration, une forme de vide, qui laisse de la place à divers sentiments : peur, angoisse, colère qui, si nous ne pouvons les juguler, se manifestent par de l'agressivité, ou de l'abattement. Plus le besoin est primaire, important (eau, nourriture) moins il est possible de maitriser les comportements qui en découlent, en particulier si la survie est en jeux !


Bien sûr, l'homme est, généralement, plus à même de se maîtriser que le cheval. 
Généralement ...


L'homme peut aller très loin dans l'aberration des comportements :
Prenons l'exemple de la crise financière Européenne. 
La Crise est un concept. Elle est définie par un manque d'argent, qui lui aussi est un concept. Une crise équine, serait concrète, autrement dit réelle : plus d'herbe, plus de fourrage, un manque de ressources réel.

L'argent n'est pas une véritable ressource, il est le média qui permet l'accès aux ressources. En court-circuitant l'argent, on pourrait facilement repartir de zéro, sur des bases saines et peut-être même égalitaires.

Comment ça, je rêve !?
Ok, c'est vrai, je rêve, cela serait si simple pourtant... L'argent a pris forme et il est devenu une donnée réelle, et on est pas prêt de revenir en arrière dans ce domaine...

Même en admettant que l'argent soit une donnée concrète, la crise elle même reste un concept, quelque chose d'irréel. Car le paradoxe de cette crise, c'est que des individus ont continué de s'enrichir, tandis que des pays se sont appauvris, les populations pauvres le deviennent de plus en plus. 

La crise entraine des comportements aberrants extrêmes : Affolé par la peur d'une forme de disette, on engrange. C'est-à-dire qu'on pratique une Sacro-Sainte Rigueur. Autrement dit encore, on maintient ou on précipite dans la misère des pays et des individus sans sembler tenir compte du fait que le manque de ressource n'est en réalité que conceptuel. 

Comment comparer cela au monde équin ... ?
Je vais reprendre à mon compte une idée de Douglas Adams (dans le guide intergalactique, à propos des dauphins et du nucléaire) en disant que le cheval, LUI, n'a pas inventé l'argent...

jeudi 7 juin 2012

L'âge de la retraite ou "qui veut voyager loin ménage sa monture"


On en parle beaucoup à l'heure actuelle : reculer l'âge de la retraite ou pas, jusqu'à quel âge peut-t-on travailler etc...
J'ai rencontré pas mal de cavaliers, content d'eux souvent, me dire " Ah oui, il a 15ans, il est à la retraite maintenant !" mais j'ai aussi rencontré des chevaux encore en activité à 20 ans. A Vienne, les chevaux travaillent et vont en spectacle au-delà.

On veut partir à la retraite de bonne heure parce qu'on est fatigué, qu'on a trop travaillé. Je veux bien, je suis même d'accord, mais pas entièrement.
On veut partir à la retraite pour laisser la place aux jeunes. Comme c'est louable ! Mouais, on part rarement à la retraite comme au sacrifice ! C'est un prétexte mais sans doute le meilleur.


Le problème est que la retraite coûte cher, très cher. Le fait est aussi, qu'avec les progrès de la médecine, on reste en bonne santé plus longtemps. Parfois, certaines personnes se trouvant désœuvrées, isolées avec la retraite, sombrent dans la dépression.

On trouve aussi très fréquemment cet ennui chez les chevaux retraités, probablement plus fréquemment que chez les humains d'ailleurs, de même qu'une baisse de forme, une perte d'état etc... Faut-il se dire : le cheval est en perte d'état, on a bien fait de mettre le à la retraite ou : le cheval est en perte d'état à cause de la mise à la retraite ?


Dans un premier temps, je peux affirmer que mettre arbitrairement un cheval à la retraite parce qu'il a 15 ou 16 ans n'a aucun  sens : de nombreux chevaux sont en pleine forme à cet âge là, et le seront encore pour de nombreuses années. Peut-être peuvent-ils se montrer moins vaillant parfois, mais ils peuvent encore travailler, même, ils le doivent car cela aide à les maintenir en bonne santé, tant du point de vue moral que physique.
Certains, par contre, sont déjà "usés" à cet âge et il est bon effectivement de réduire considérablement leur rythme de travail, voire les arrêter tout-à fait, à condition de continuer à s'en occuper.
On remarquera que la plupart de ces chevaux mis jeunes à la retraite redeviennent tout à fait apte à produire un travail relativement léger après une longue période de repos.

Qui sont les chevaux précocement mis à la retraite, à bon escient s'entend ? Ce sont les chevaux de club souvent, ceux de compétitions, qui ont commencé jeunes, qui ont beaucoup travaillé, et souvent, qui ont mal travaillés. Ce sont les chevaux accidentés aussi.
Les chevaux qui peuvent bénéficier d'une longue carrière sont au contraire ceux dont on a respecté le rythme de croissance et qui ont eu plus tard un travail étudié, adapté et surtout mesuré !
Comment savoir, si notre cheval doit être mis à la retraite, ou prendre du repos ? S'il nous parait être fatigué, avoir vieilli, éventuellement souffrir, il est simple de prendre l'avis d'un vétérinaire. En effet qui mieux qu'un professionnel de la santé peut dire de quoi est physiquement capable le cheval ? De même, peut-être qu'un avis médical pourrait justifier un départ précoce à la retraite pour un deux-pattes ?


Comme pour les chevaux, il me parait bénéfique de reculer l'âge de la retraite pour les humains. Comme pour les chevaux, on éviterait ainsi (pour les personnes concernées) l'ennui et la dépression, le sentiment d'inutilité. Comme avec les chevaux on pourrait profiter des expériences aussi bien pour la qualité du travail que pour enseigner les savoir-faire.
Mais si cela diminue le problème du coût de la retraite, cela pose celui du chômage et surtout ne résout en rien les difficultés liées à la fatigue !
En réduisant la charge hebdomadaire de travail, il est évident que nous serions moins fatigué, moins vite abimé et nécessairement aptes à travailler sur le plus long terme. En outre la charge individuelle étant réduite, cela laisserait du travail à d'autre, diminuant ainsi le chômage.
"Oui, mais le salaire ?" Diminuant le chômage, diminuant la fatigue donc les maladies, les accidents et retardant la retraite, les charges seraient moins importantes, la productivité serait meilleure, permettant ainsi de maintenir un niveau correct de salaire.


Si nous sommes assez malin pour économiser nos chevaux afin qu'ils puissent vivre et travailler sur le long terme, en bonne santé, en tout bonheur, ne pourrions-nous pas l'être suffisamment pour faire de même pour nous ?

Le fait est qu'économiser son cheval reste encore malheureusement assez marginal, peut-être ne sommes nous pas encore suffisamment malin ?