mardi 29 novembre 2011

Aborder le dressage

Encore une fois, je réponds ici à une question qui m'a été posée et qui me semble intéressante.
"Nous faisons de l'extérieur et j'aimerai aussi faire du dressage avec ma jument, mais de façon progressive et respectueuse. Problème elle s'ennuie vite ! Vous auriez une idée de la façon d'aborder la chose de façon ludique pour elle ? "


Il ne faut pas rêver, le dressage (au sens gymnastique) est une discipline quasi indispensable et si il est bien mené, il conditionne le bien être (essentiellement physique) et la longévité de la carrière du cheval (quoi qu'il puisse fatiguer tout de même certaines articulations, tout en en préservant d'autres...) Bref, il ne faut pas rêver : la pratique du dressage implique tout de même une certaine contrainte physique et mentale sur le cheval : il s'agit de contrôler l'orientation de ses gestes (principalement aligner les épaules et les hanches) et d'obtenir le maximum de concentration. Ceux qui raconte que le cheval s'amuse en faisant du dressage font plutôt des tours qu'une véritable gymnastique. En revanche, on peut (on doit) arriver à intéresser le cheval ce qui n'est pas si compliqué (les chevaux aiment plaire cela est nécessaire à leur sécurité) mais difficile car il faut être un cavalier confortable : ne pas gêner et savoir quoi demander et quand. Il faut aussi une obéissance inconditionnelle du cheval à la jambe et pour ça une maîtrise parfaite de notre corps (mouais ! encore une fois, faut pas rêver, parfaite, parfaite... Faisons déjà de notre mieux !) 


Tout comme nous lorsque nous pratiquons une gymnastique d'assouplissement, il y a des moments où on .... peste. Alors il ne faut pas forcer, mais il faut tout de même tirer un peu (pas sur les rênes hein, sur les muscles). 
Donc, surtout au début, les chevaux n'aiment pas ça : vous aimeriez, vous qu'on vous dise mets ton épaules un peu plus par là, avance un peu ce postérieur, rentre ton ventre, soutiens toi, soutiens toi, soutiens toi... au moindre de vos geste ?
Alors il faut faire des prises de rênes courtes au début et dans un premier temps récompenser le moindre relâchement (la première chose à rechercher est la décontraction) la moindre bonne volonté. 

Le dressage n'est pas ennuyeux car pour bien travailler, il faut varier les demandes et les exercices : changer souvent de direction, d'amplitude dans l'allure, voire d'allure.

La plupart des chevaux se passionnent à comprendre les demandes de leur cavalier mais ils peuvent avoir tendance à ne plus vouloir faire le mouvement une fois l'énigme résolue ou dégrader la qualité de la réponse. 
Attention de plus, ces réponses sont vites trompeuses et les cavaliers des chevaux "aux boutons" (des autres aussi d'ailleurs) sont souvent induits en erreur : si les chevaux peuvent réaliser des figures par codes, cela ne suffit pas lorsque l'on gymnastique le cheval (le dressage n'est pas un enchainement de figures plus ou moins rébarbatives, sans liens ni but). En effet, un mouvement si il mérite toujours une récompense, n'est jamais suffisamment bon, doit toujours être amélioré (c'est l'inépuisable mets plus tes épaules là, ton postérieur ici, soutiens-toi, soutiens-toi). Alors d'une certaine manière, l'énigme n'est jamais vraiment résolue.

Au fil du temps, cela devient plus facile pour le cheval : il s'assouplit prend de la force et se discipline.

Pour synthétiser : changer beaucoup d'exercice, s'attacher à ce que chaque chose soit bien faite, faire de nombreuses poses, partir de choses simples, être exigeant sans entrer en guerre. Le dressage n'est pas (que) une question de position de la tête : proscrivez les enrênements ; beaucoup d'amour...
 "Jambes sans main, main sans jambes" ; "demander souvent, se contenter de peu, récompenser beaucoup" 

D'un point de vue pratique, on peut utiliser l'extérieur comme générateur d'impulsion. On peut utiliser des repères et obstacles naturels ou artificiels pour réaliser différentes figures.

En ce qui concerne votre jument, je ne la connais pas, pas plus que je ne connais votre manière de monter etc, donc donner des conseils plus précis m'est impossible : Je ne peux pas vous dire par quoi aborder le travail, ni comment sans vous voir à l'oeuvre.

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